À l’hôpital de la Croix-Rousse (Hospices Civils de Lyon), une nouvelle technique est employée par le service de gynécologie-obstétrique du Pr Gil Dubernard pour traiter les fibromes utérins : la myolyse par radiofréquence cœlioscopique guidée par échographie, une technique chirurgicale fondée sur la destruction du fibrome par la chaleur.
« Environ une femme sur deux vers 40 ou 45 ans aura des fibromes, souligne le gynécologue. La moitié ne sont pas symptomatiques. » La prise en charge repose sur des médicaments et/ou une intervention chirurgicale (myomectomie), ou encore une ablation de l’utérus, voire, plus ponctuellement, une embolisation des artères utérines. « Mais ces prises en charge ne sont pas anodines pour les patientes », met en garde le Pr Dubernard, qui s’est intéressé à des alternatives moins invasives.
« La première est la technique par ultrasons focalisés (HIFU), mais il n’y a pas de cotation d’acte en France pour cette technique. La seconde, vers laquelle je me suis tourné, est une technique de radiofréquence », indique le spécialiste. Le principe est de positionner dans le fibrome des aiguilles de radiofréquence à usage unique, reliées à un générateur. Le fibrome est alors détruit par la chaleur générée par les aiguilles, qui échangent entre elles. Le contrôle visuel s’effectue grâce à une échographie endovaginale et une caméra de cœlioscopie dans le nombril.
« C’est rapide, peu invasif et très sûr. Cela évite les saignements et il y a très peu de risques », assure le Pr Dubernard, qui a déjà traité une trentaine de patientes depuis juillet 2020. « Les patientes sont prises en charge en ambulatoire et récupèrent beaucoup plus rapidement qu’avec des chirurgies classiques. L’autre avantage, c’est que cela simplifie une procédure chirurgicale. La courbe d’apprentissage est très courte pour les chirurgiens », complète-t-il. Pour lui, cette technique sera « complémentaire des HIFU ».
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