Le développement de la procédure de transplantation utérine a représenté une véritable révolution pour les femmes atteintes d’infertilité utérine absolue. Chirurgie complexe et délicate, il aura fallu attendre 2014 pour que l’équipe suédoise du Pr Brännström obtienne la première naissance vivante grâce à une greffe d’utérus, après plus de 10 ans d’expérimentation animale. Sept ans plus tard, plus de 70 greffes utérines ont été pratiquées à travers le monde et 24 naissances ont été rapportées. La greffe d’utérus est le résultat d’une recherche mondiale à laquelle l’équipe de l’hôpital Foch a pleinement participé. Son travail s’est porté sur quatre axes principaux : le développement de la chirurgie gynécologique mini-invasive robotique, la collaboration étroite, depuis 2010, avec l’équipe suédoise aussi bien sur des projets de recherche sur l’animal que sur la préparation de la greffe sur l’humain, la chirurgie expérimentale chez la brebis avec plus de 40 autogreffes utérines réalisées et, enfin, le développement de la technique d’hystérectomie élargie pour cancer utérin par chirurgie robotisée (2010), qui a ensuite été adaptée au prélèvement d’utérus pour la greffe.
C’est cette technique qui a été adoptée par l’équipe suédoise dans leur deuxième série de greffes, avec notre participation et qui a également été appliquée à la première transplantation utérine à Foch en 2019, aboutissant à une naissance vivante en février 2021. La procédure est encore complexe et comporte des risques d’échecs et de complications. De nombreuses évolutions interviendront dans les années à venir afin de la simplifier et de transformer cette chirurgie exceptionnelle en une chirurgie plus facilement praticable.
Chef de service de Gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction, Hôpital Foch (Surennes), Faculté de médecine Simone Veil, UVSQ, Paris Saclay
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