« L’enjeu, aujourd’hui, est de faire reconnaître notre CNP à la fois auprès des grandes institutions mais aussi des praticiens de terrain. Sans doute que beaucoup d’entre eux ne savent pas toujours très bien quelles sont nos missions », indique le Pr Philippe Deruelle (CHU de Montpellier) secrétaire du Conseil national professionnel de gynécologie et obstétrique et gynécologie médicale (CNP-GO et GM). « Les CNP ont été mis en place par les pouvoirs publics pour être des interlocuteurs sur de nombreuses questions relatives à chaque spécialité médicale, poursuit-il. Ils jouent le rôle de courroies de transmission entre, d’un côté, le ministère ou les institutions telles que la Haute autorité de santé (HAS), l’Assurance-maladie, et, de l’autre, les sociétés savantes et les syndicats. »
Il existe actuellement un CNP pour chaque spécialité médicale. « Une des grandes avancées des dernières années a été de réunir au sein d’un même CNP deux professions très proches : la gynécologie-obstétrique et la gynécologie médicale. Il faut rendre hommage à tous ceux et celles qui ont œuvré pour avoir un CPN unique pour ces deux spécialités. Cela a été un véritable tour de force, dont on mesure aujourd’hui tous les bénéfices puisqu’on peut défendre la gynécologie tout en respectant les spécificités de chaque profession », souligne le Pr Deruelle, en ajoutant que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) ainsi que les syndicats sont des piliers du CNP.
Orientations du DPC
Une des missions premières du CNP est de donner les grandes orientations en matière de développement professionnel continu (DPC). « Nous restons indépendants vis-à-vis de la mise en œuvre du DPC et de l’organisation des formations. En revanche, c’est nous qui définissons les grandes orientations, en établissant les thèmes des formations qui nous semblent essentiels pour les gynécologues obstétriciens et médicaux », indique le Pr Deruelle.
Le CNP doit aussi se mobiliser pour défendre les financements du DPC. « C’est une action essentielle actuellement, car on voit encore pas mal de formations dont le financement est refusé sans qu’on sache toujours pourquoi. Nous avons donc besoin de mieux comprendre les grandes orientations que veut donner l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) », explique le Pr Deruelle.
Une autre mission phare du CNP est la mise en œuvre de la recertification. « Un processus par lequel les gynécologues obstétriciens et médicaux doivent se former régulièrement pour maintenir l’excellence des pratiques », rappelle-t-il.
Désignation d’experts
Le CNP est aussi le premier interlocuteur des institutions de type HAS. « Nous sommes notamment chargés de rechercher des experts pour évaluer certains projets, pour participer à des groupes de travail ou pour relire des recommandations. Mais à aucun moment, le CNP ne se substitue aux sociétés savantes ou aux syndicats. Par exemple, il n’a pas dans ses missions d’établir des recommandations de bonnes pratiques cliniques ou d’organiser des congrès », indique le Pr Deruelle.
Le CNP souhaite aussi être pleinement reconnu comme un interlocuteur incontournable pour tous les sujets dans lesquels les gynécologues obstétriciens ou médicaux ont une expertise à faire valoir. « Par exemple, la HAS a monté un groupe de travail sur la transsexualité et, au départ, la gynécologie n’y était pas représentée. Le CNP n’avait pas été sollicité et on a dû monter au créneau pour se faire entendre », indique le Pr Deruelle.
Exergue : Une courroie de transmission les institutions, les sociétés savantes et les syndicats
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