Les dons de spermatozoïdes restent insuffisants pour satisfaire une demande toujours croissante d’assistance médicale à la procréation (AMP) depuis les modifications apportées par la loi de bioéthique de 2021. L’Agence de la biomédecine (ABM) estime que le nombre de donneurs devrait doubler pour répondre aux besoins.
Depuis la promulgation de la loi, près de 20 430 premières consultations pour une AMP avec don de spermatozoïdes (sur près de 35 000 demandes) ont été réalisées, a indiqué l’agence le 1er juillet à l’occasion de la 2e réunion du comité national de suivi du plan ministériel 2022-2026 pour la procréation, l’embryologie et la génétique humaines (PEGH). Pour la seule année 2023, ce sont plus de 8 500 premières consultations qui ont été menées (sur près de 13 000 demandes).
Les premières tentatives sont ainsi en forte hausse avec plus de 5 300 actes en 2023, contre 1 981 en 2022. Malgré cette « nette montée en puissance de la prise en charge », près de 7 600 femmes étaient en attente d’une AMP avec don de spermatozoïdes au 31 décembre 2023 (près de 5 650 en décembre 2022). Et le délai moyen de la prise de rendez-vous jusqu’à la première tentative s’allonge : il était de 15,5 mois au niveau national fin 2023, contre 14,4 mois en 2022.
Léger recul des candidats au don de spermatozoïdes
En parallèle, le nombre de candidats au don de spermatozoïdes est en léger recul, avec 676 candidats en 2023, contre 714 en 2022. « Au moins 1 400 donneurs par an seraient nécessaires » pour répondre à la « demande massive » de prise en charge. Et ce d’autant que le stock de dons dit « ancien régime » (32 543 paillettes de spermatozoïdes à fin mars 2024) ne pourra plus être utilisé à partir du 1er avril 2025. « Seuls les stocks de gamètes issus de donneurs ayant consenti à l’accès à leurs origines pourront être distribués », rappelle l’ABM, précisant que ce stock comptait 52 305 paillettes au 31 mars 2024. Des actions de « recrutement actif » sont prévues courant 2024 pour « augmenter massivement » le nombre de donneurs.
Des tendances similaires sont observées pour l’AMP avec don d’ovocytes. Si le délai moyen de prise en charge se stabilise (24 mois en 2023, contre 23 en 2022), 2 430 demandes étaient sur liste d’attente fin 2023, contre 2 080 un an plus tôt. Là encore, l’ABM s’inquiète d’un nombre de dons insuffisants d’ovocytes, avec 890 candidates au don fin 2023 (contre 990 en 2022).
Les demandes en autoconservation ovocytaire non médicale restent elles aussi importantes, mais se stabilisent, avec près de 7 580 demandes au second semestre 2023, contre 7 616 au premier. Le nombre de premières consultations effectuées et d'autoconservations non médicales est en hausse : 3 251 consultations en 2023, contre 3 108 en 2022. En 2023, 2 552 personnes ont pu bénéficier d’une autoconservation (2 138 en 2022), après un délai variable sur le territoire : environ 10 mois au niveau national, mais par exemple 14 pour l’Île-de-France.
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