Leucémie lymphoïde chronique

Calquence : une thérapie ciblée de nouvelle génération

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Publié le 09/04/2021
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Calquence est désormais approuvé en Europe pour le traitement des patients ayant une leucémie lymphoïde chronique non précédemment traitée. Mais aussi, pour ceux qui sont en rechute ou réfractaires.
Environ 4 700 personnes concernées en France

Environ 4 700 personnes concernées en France
Crédit photo : Phanie

Disponible en France depuis juillet dernier, dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte pour le traitement des patients adultes atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC), Calquence (acalabrutinib) est désormais autorisé par l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Développé par AstraZeneca en collaboration avec Acerta Pharma, Calquence est une thérapie ciblée de nouvelle génération. Cet inhibiteur sélectif de la tyrosine kinase de Bruton (BTK) est indiqué en monothérapie ou en association avec un anticorps monoclonal (obinutuzumab) chez les adultes atteints d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) non précédemment traités. Mais aussi, en monothérapie, pour ceux qui ont reçu au moins un traitement antérieur.

La LLC concerne environ 4 700 personnes en France, principalement de plus de 70 ans. C’est un cancer hématologique lié à la prolifération de lymphocytes B anormaux qui s’accumulent dans le sang, la moelle osseuse, la rate et les ganglions lymphatiques. L’augmentation progressive du nombre de cellules cancéreuses induit une réduction des globules blancs, rouges et des plaquettes sains. Le patient présente alors un risque accru d’anémie, d’infections et de saignements. La BTK est une molécule de signalisation qui active les voies nécessaires à la circulation, au chimiotactisme et à l’adhésion des lymphocytes B. En se liant de manière covalente et irréversible au domaine actif de la BTK, Calquence inhibe son activité et donc, la multiplication des lymphocytes B.

Une meilleure tolérance cardiovasculaire

Aujourd’hui, 80 % des patients devant être traités bénéficient d’une thérapie ciblée, avec l’objectif d’obtenir de longues durées de rémission et des effets secondaires moindres par rapport à la chimiothérapie. Cette dernière est proposée à environ 20 % des patients : ceux qui sont jeunes, dont la LLC est d’évolution lente et de bon pronostic.

« Les inhibiteurs de BTK sont utilisés en première ligne dans le traitement de la LLC chez la grande majorité des patients, indique la Pr Véronique Leblond, chef de service d’hématologie de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, à Paris. Les résultats d’essais cliniques ont montré l’efficacité de l’acalabrutinib et, surtout, une meilleure tolérance cardiovasculaire par rapport à la première génération de cette classe thérapeutique. C’est important dans une pathologie où les sujets sont âgés, souvent avec des pathologies chroniques cardiovasculaires. Disposer de cette deuxième génération d’inhibiteurs de BTK est très intéressant dans notre pratique quotidienne. Car cela nous permet d’adapter le traitement au profil du patient ».

Calquence est actuellement pris en charge dans le cadre d’un régime de « post-ATU » et donc, soumis à prescription hospitalière. Calquence est en cours de développement dans d’autres cancers du sang à cellules B, dont le lymphome à cellules du manteau, le lymphome diffus à grandes cellules B, la macroglobulinémie de Waldenström, le lymphome folliculaire et d’autres hémopathies malignes. Au total, 23 essais cliniques sont en cours.

Conférence de presse d'AstraZeneca

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin