Elrexfio (elranatamab), du laboratoire Pfizer, a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne pour les patients atteints de myélome multiple en rechute et réfractaire (MMRR) ayant reçu au moins trois traitements antérieurs (incluant un immunomodulateur, un inhibiteur du protéasome et un anticorps anti-CD38).
En France, environ 5 000 nouveaux cas de myélome multiple sont diagnostiqués chaque année. La maladie touche un peu plus d’hommes (54 %) que de femmes, et plutôt des personnes relativement âgées ; l’âge médian au moment du diagnostic est de 70 ans chez les hommes et de 74 ans chez les femmes.
« Les malades sont confrontés pour 55 % d’entre eux à des difficultés d’ordre physique (douleurs, neuropathies, fatigue intense…) et pour 36 % à des difficultés d’ordre psychologique. Si l’impact de la maladie est fort pour les malades, il l’est encore plus pour les proches. Les proches sont plus fragiles et anxieux face à la maladie que les malades eux-mêmes », déclare Laurent Gillot, de l’Association française des malades du myélome multiple (AF3M).
« Les patients atteints de MMRR deviennent souvent résistants aux trois principales classes de traitements : inhibiteurs du protéasome, immunomodulateurs et anticorps monoclonaux anti-CD38 », explique le Pr Cyrille Touzeau (CHU de Nantes).
Ces dernières années, de nouveaux traitements ont été développés pour ces patients réfractaires. Les cellules CAR-T ont démontré leur efficacité dans le MMRR, mais avec un profil de tolérance qui limite probablement leur utilisation chez les sujets âgés fragiles. Les anticorps bispécifiques représentent une nouvelle classe thérapeutique prometteuse.
Un anticorps bispécifique dirigé contre le CD3 et le BCMA
Elrexfio est une immunothérapie ciblée indiquée en monothérapie, pour le traitement des patients adultes atteints d’un MMRR ayant reçu au moins trois traitements antérieurs et dont la maladie a progressé pendant le dernier traitement. L’elranatamab est un anticorps bispécifique dirigé contre le CD3 et l’antigène de maturation des lymphocytes B (BCMA). En activant les lymphocytes T, il entraîne le relargage de cytokines pro-inflammatoires et provoque la lyse des cellules du myélome multiple.
L’AMM d’Elrexfio se base sur les données de l’étude de phase 2 MagnetisMM-3, qui a évalué le taux de réponse objective chez les patients (n = 123) présentant un MMRR traités par au moins trois thérapies antérieures et qui ont reçu Elrexfio en tant que premier traitement ciblant le BCMA.
Taux de réponse objective de 61 %
Le taux de réponse objective était de 61 %, avec environ 71 % de probabilité de maintien de la réponse à 15 mois. Les effets indésirables les plus fréquents étaient les suivants : syndrome de relargage cytokinique (SRC), anémie, neutropénie, infections des voies aériennes supérieures, réactions au site d’injection, diarrhées, pneumonies, thrombopénies, lymphopénies… Elrexfio doit être administré selon un schéma posologique avec escalade de doses afin de réduire l’incidence et la sévérité du SRC.
Le vaste programme de développement clinique MagnetisMM étudie l’utilisation d’Elrexfio sur l’ensemble du spectre des patients atteints de myélome multiple, qu’ils soient nouvellement diagnostiqués ou atteints d’un MMRR. Des études cliniques sont en cours avec Elrexfio en monothérapie ou associé à des traitements standards ou innovants.
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