Une décision de l’assurance-maladie a modifié et limité les conditions de remboursement de certaines radiographies. « Avec l’évolution des techniques d’imagerie et pour éviter les irradiations inutiles, la Haute autorité de santé (HAS) a émis en 2008 et 2009 des recommandations sanitaires précisant les cas dans lesquels ces radiographies du crâne, de l’abdomen sans préparation et du thorax sont indiquées ou non », indique l’Assurance-maladie. À la suite de ces recommandations, l’assurance-maladie a pris deux décisions en août et décembre 2010 visant à restreindre le remboursement de ces radiographies. La CNAM a toutefois démenti une information du « Parisien » selon laquelle les radios simples du thorax et de l’abdomen avaient été déclarées non remboursables. « L’enjeu est de promouvoir les bonnes pratiques médicales et de permettre aux patients d’accéder aux actes d’imagerie les plus appropriés, conformément aux recommandations de la HAS », précise l’assurance-maladie.
Le directeur de l’UNCAM, Frédéric van Roekeghem, a néanmoins précisé qu’il rencontrerait les représentants des médecins urgentistes afin d’évoquer les questions d’interprétation de ces recommandations sanitaires dans leurs services.
Pratique courante.
Les radiologues libéraux et hospitaliers sont en effet inquiets de la tournure des événements. Car si les examens par échographie, scanner et IRM sont désormais privilégiés au détriment des radiographies classiques, l’abandon de cette technique risque de poser des problèmes, notamment dans les services d’urgences des hôpitaux, mais aussi dans les cabinets libéraux.
Selon le Dr Jacques Niney, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), la CNAM a fait une « synthèse malheureuse » des recommandations de la HAS. Avec les sociétés savantes et le conseil professionnel de radiologie, la FNMR demande à la caisse d’adapter ses cas de non-indication à la pratique médicale courante. « Si l’on doit faire passer un scanner à tous les patients qui ont une suspicion d’occlusion, il y aura des files d’attente non négligeables », met en garde le Dr Niney. Le président de la FNMR estime que la décision de l’assurance-maladie de dérembourser certaines radiographies risque de créer des conflits dans les équipes médicales, entre les urgentistes et les radiologues par exemple.
De son côté, le Syndicat des radiologues hospitaliers (SRH) relève que la « suppression de la facturation des radiographies de l’abdomen (ASP) et du thorax », en utilisant les recommandations de la HAS, sera difficilement applicable. Le syndicat appelle à une « réforme ambitieuse de l’imagerie qui privilégierait le service médical rendu, la bonne indication du bon usage, la prise en compte du temps réel d’examen, permettant ainsi de préserver un équilibre financier et de baisser les délais de rendez-vous ».
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?