UNE ÉQUIPE de l’université médicale Yale (Connecticut, États-Unis) montre que la protéine prion cellulaire constitue un récepteur pour les oligomères du peptide bêta-amyloïde et qu’elle médie la dysfonction synaptique induite par ces oligomères. Des interventions pharmacologiques visant le prion pourraient ainsi avoir un potentiel dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Dans la pathogénie de la maladie d’Alzheimer, un point clé est l’accumulation de plaques insolubles contenant le peptide bêta-amyloïde de 40-42 acides aminés. Il est admis que les oligomères préfibrillaires solubles d’amyloïde bêta constituent les intermédiaires clés précoces de la dysfonction synaptique dans la maladie d’Alzheimer. A des concentrations nanomolaires, les oligomères bêta-amyloïdes solubles bloquent la potentiation hippocampique à long terme, provoquent une rétraction des dendrites des cellules pyramidales et perturbent la mémoire spatiale de rongeurs.
On ne savait pas très bien comment l’amyloïde bêta exerce sa neurotoxicité. Des travaux avec des oligomères solubles synthétiques chez des souris transgéniques et sur des échantillons de cerveau humain ont suggéré l’existence, à la surface des neurones, d’un récepteur de haute affinité pour les oligomères bêta-amyloïdes solubles. Il fallait caractériser les sites de liaison des oligomères. Sans entrer dans les détails Juha Laurén et coll. ont identifié la protéine prion cellulaire (PrPc) comme étant un récepteur de ces oligomères bêta-amyloÏdes : ceux-ci se fixent avec une affinité nanomolaire à PrPc ; fait important, l’interaction ne nécessite pas que la protéine prion ait une conformation infectieuse (PrPsc).
Des anticorps efficaces.
Les chercheurs américains montrent également que des anticorps anti-PrPc empêchent la liaison des oligomères à la PrPc et protègent la plasticité synaptique hippocampique contre les oligomères. « Ainsi, concluent les auteurs, PrPc est un médiateur de la dysfonction synaptique induite par les oligomères bêta-amyloïdes et des médicaments spécifiques de PrPc pourraient avoir un potentiel thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer. »
Juha Laurén et coll., Nature du 26 février 2009, p. 1128-1132.
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