Réduites aux seules urgences vitales lors de la première vague épidémique, les activités de prélèvements et de greffes d'organe se sont maintenues lors de la deuxième, conformément aux recommandations émises en septembre par l’Agence de biomédecine (ABM) qui a tiré parti de « l’expérience acquise ».
« Nous sommes parvenus à accompagner les équipes, à assurer la coordination, à poursuivre les interventions, se félicite auprès du « Quotidien » le Dr Benoît Averland, adjoint au directeur du prélèvement et des greffes d’organes et de tissus de l’ABM. L’activité a été perturbée, notamment dans les régions les plus touchées comme en Auvergne-Rhône-Alpes, mais un seul centre, celui de Guadeloupe, a connu un arrêt complet quand les services hospitaliers étaient submergés dans le département ».
Ainsi, en novembre, en plein pic de la deuxième vague en France, 200 donneurs potentiels ont été recensés (272 en 2019), parmi lesquels 99 ont été prélevés (149 en 2019), soit 3,3 donneurs par jour en moyenne. « Nous sommes l’un des pays européens qui est parvenu à maintenir une activité élevée pendant la période », observe le Dr Averland.
En France, les prélèvements ont ainsi permis 355 greffes (498 en novembre 2019), dont « 27 de cœur, 1 cœur-poumons, 24 de poumons, 87 de foie et 210 de rein, 4 de pancréas, 2 d’intestin et 40 à partir de donneurs vivants (52 en 2019) », est-il détaillé.
Une baisse de 25 % d'activité sur l'année
Alors que l’activité de greffes avait chuté de 90 % au plus fort du pic épidémique du printemps, un premier bilan provisoire de l’activité, au 30 novembre, mentionne une baisse, tous organes confondus, de 25 % par rapport aux 11 premiers mois de l’année 2019. La baisse atteint 29 % pour les greffes rénales, après une interruption pendant la première vague.
« Le retard accumulé au printemps n’a pas été rattrapé. Il s’est même accentué, d’autant que les patients en attente de greffe rénale qui le peuvent préfèrent attendre. Ils ne veulent pas être hospitalisés en ce moment », observe le Dr Averland.
Parmi les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique ou ayant bénéficié d’une greffe rénale, 5 773 ont été infectés par le SARS-CoV-2 : 1 417 transplantés rénaux et 4 356 dialysés. « La fréquence de l’infection à SARS-CoV-2 se situe donc à environ 3 % des patients transplantés rénaux et 9 % des patients dialysés sur l’ensemble du territoire », relève ainsi l’ABM, rappelant le caractère non définitif de ces données. Pour l’heure, 202 décès chez les patients transplantés rénaux et 654 chez les patients dialysés dont la cause est liée au SARS-CoV-2 ont été déclarés à l’ABM.
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