Les équipes des services de prélèvement et transplantation des hôpitaux et Lariboisière et Saint-Louis (AP-HP) sont parvenues à greffer à un nouveau patient un greffon rénal qui avait été transplanté chez un premier patient il y a plus de dix ans. Cette « retransplantation » a été permise grâce au protocole Maastricht 3, qui autorise le prélèvement sur des donneurs décédés des suites d’un arrêt cardiaque après une limitation ou un arrêt des thérapeutiques. Selon l'AP-HP, il s'agit d'une première française.
Le prélèvement a été réalisé le 2 mai, à l’hôpital Lariboisière où le donneur Maastricht 3 était hospitalisé, et la transplantation a été effectuée le soir même sur le receveur à l'hôpital Saint-Louis.
Le patient donneur avait reçu un greffon rénal, « parfaitement fonctionnel », en raison d'une insuffisance rénale. « Hospitalisé en réanimation à l’hôpital Lariboisière à la suite d’un accident vasculaire massif, au-delà de toute ressource thérapeutique, le patient avait fait l’objet d’un arrêt de traitement suite à une décision collégiale », indique l'AP-HP.
Aucune complication rapportée
Dans le cadre du protocole Maastricht 3, son foie a pu être prélevé ainsi que son greffon rénal, qui a ainsi pu être retransplanté quelques heures plus tard sur un patient insuffisant rénal. Aucune complication n'a été rapportée dans les suites opératoires, et la fonction rénale du receveur s'est normalisée en 48 heures.
« C’est la première fois en France qu’une telle intervention est réalisée dans le cadre d’un protocole Maastricht 3, avec "reprélèvement et retransplantation" d’un organe déjà prélevé et greffé plusieurs années auparavant », se félicite l'AP-HP.
En avril 2022, un prélèvement de foie, de pancréas et de reins a également été réalisé sur un donneur Maastricht 3 au bloc opératoire de Lariboisière, en vue d'une transplantation combinée, immédiatement après, du rein et du pancréas sur un receveur diabétique à Saint-Louis.
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