L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a communiqué aujourd'hui lors d'une conférence de presse les premiers résultats de sa recherche d'entreprises disposant dans leur portefeuille de produit un vaccin en développement capable de prévenir les infections par le virus Zika.
Premiers essais d'envergure dans 18 mois
« Nous avons identifié 15 sociétés ayant des candidats vaccins à des niveaux divers de développement, affirme le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directeur général des systèmes de santé et de l'innovation de l'OMS, les deux vaccins les plus avancés à l'heure actuelle sont un vaccin à ADN mis au point par les instituts nationaux américains de la santé (NIH) et un vaccin inactivé développé par la firme indienne Bharat Biotech. » Le Dr Kieny précise que la plupart des candidats en développement se basent sur des vaccins contre d'autres flavivirus comme celui de la dengue ou de l'encéphalite japonaise. Elle ajoute qu'un des freins majeurs à l'émergence de candidats vaccins est l'absence de standardisation des modèles animaux. « Nous travaillons sur ce problème, mais nous ne sommes qu'à 18 mois au mieux des premiers essais d'envergure », estime-t-elle.
Pour mener son travail de sélection, l'OMS a appliqué un plan conçu à la suite de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Après cette première sélection, les experts de l'OMS sont en train d'établir un cahier des charges. « Nous devons savoir quelles sont les caractéristiques exigibles d'un vaccin immunisant contre le virus Zika que l'on administrerait essentiellement à des femmes en âge de procréer ou enceinte », donne le Dr Kieny en guise d'exemple.
10 biotechs pour un test diagnostic
L'OMS va également procéder à un travail similaire pour identifier les entreprises en mesure de fournir des tests diagnostics fiables. Une short list de 10 biotechs a déjà été établie, et l'OMS doit encore décider si un test RT-PRC ou un test sérologique constituerait une meilleure option. La liste définitive des tests en développement devrait être publiée d'ici à une semaine, avec une mise à disposition « d'ici à quelques semaines », promet le Dr Kieny. Lors d'une conférence de presse organisée récemment par le ministère de la Santé, le directeur de l'Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), François Bourdillon, avait expliqué qu'un kit de test RTPCR à coût réduit RealStar, produit par la société Altona, serait bientôt disponible, suite à son récent marquage CE.
L'identification de traitements de l'infection par le virus Zika ne constitue pas une des priorités de l'OMS pour l'instant, car « la grande majorité des personnes infectées est asymptomatique, et le pic de virémie pendant lequel un traitement serait efficace est en plus très court, explique le Dr Kieny, nous nous concentrons donc sur la prévention ».
Des techniques de contrôle vectorielles innovantes sont également envisagées par l'OMS comme la diffusion contrôle dans l'environnement de bactéries capables d'empêcher la réplication virale dans le moustique, ou celle de moustiques OGM qui entrent en concurrence avec les moustiques vecteurs.
33 pays touchés
À la date du 5 février, 33 pays différents avaient fait état de la circulation autochtone du virus, et 6 autres pays ont signalé des cas isolés. Au Brésil, pays le plus touché, on estime entre 500 000 et 1,5 million le nombre d'infections par le virus Zika depuis le début de l'épidémie, fin 2014. La Colombie est le deuxième pays le plus touché et comptait, au 23 janvier 2016, 20 297 cas depuis octobre 2015.
Concernant le lien entre infection pendant la grossesse et risque de microcéphalie, 1 113 cas de microcéphalies sur les 4 783 suspectées d'être causées par le Zika ont été explorés au Brésil : 709 cas ont été écartés, 17 infections ont été confirmées en laboratoire et 387 présentaient des signes radiologiques compatibles avec une infection congénitale.
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