Il y a 1 % de microcéphalies chez les fœtus de mères infectées par le Zika au cours du premier trimestre de grossesse, selon un travail rétrospectif sur les données de Polynésie française (lire ci-dessus) publié dans le Lancet (1). « Le premier trimestre de grossesse est le plus critique », explique le Dr Simon Cauchemez (modélisation mathématique des maladies infectieuses, Institut Pasteur, Paris), principal auteur du papier. L'infection à Zika multiplie d'un facteur 50 le risque de microcéphalie fœtale au 1er trimestre (1 % vs 0,02 %).
Pour cette étude, les suivis de grossesses ont été passés au peigne fin. Sur la période épidémique (octobre 2013 – avril 2014, 66 % de la population générale infectée), on a retrouvé 8 cas de microcéphalies – 3 ayant donné lieu à une naissance – dont 7 concentrés entre mars et juillet 2014 (sur un total de 4 182 naissances/an). C'est l'analyse de cette flambée qui donne une idée du risque.
Au-delà du 1er trimestre, le signal ne sort plus ; ce n'est pas pour autant qu'il n'y a plus de risque. La Polynésie française est un petit échantillon pour une pathologie si rare (270 000 habitants).
Bref, bien que précipitée – la définition de la microcéphalie était floue – l'alerte lancée très tôt au Brésil était fondée. Le Zika induit bien des microcéphalies. Et en Amérique latine, contrairement à la Martinique ou la Guadeloupe, la très grande majorité de mères ne pourront même pas envisager d'interrompre leur grossesse.
(1) S Cauchemez et al. Association between Zika virus and microcephaly in French Polynesia, 2013 – 15: a retrospective study. Lancet 2016 ; DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(16)00651-6
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