Plusieurs traitements contre l’hépatite C, la tuberculose pharmacorésistante, le cancer du sein et la leucémie ont été ajoutés à la « liste modèle des médicaments essentiels » de l’Organisation mondiale de la santé.
Cette liste, mise à jour tous les deux ans, a pour objectif de promouvoir l’accès à des traitements innovants ayant fait preuve d’avantages cliniques mais qui restent parfois peu accessibles du fait de leur prix exorbitant.
Étude de 77 demandes d’ajouts
« Lorsque de nouveaux médicaments efficaces apparaissent pour traiter, en toute sécurité, des maladies graves et répandues, il est fondamental de garantir que toutes les personnes ayant besoin de ces médicaments puissent les obtenir », déclare le Dr Margaret Chan, la directrice de l’OMS. « Le fait de les inscrire sur la liste des médicaments essentiels de l’OMS est un premier pas dans cette direction. »
Pour mettre à jour cette liste modèle (la 18e), un 20e comité d’experts – composé de spécialistes du monde universitaire, de la recherche et des professions médicales et pharmaceutiques – a étudié 77 demandes d’ajouts de médicament. « La liste des médicaments essentiels répertorie les médicaments en se fondant sur des données relatives à l’innocuité et à l’efficacité, pas sur les indications approuvées par les autorités nationales ou la disponibilité d’autres produits homologués », note le Dr Kees De Joncheere, directeur des médicaments essentiels du département des produits de santé à l’OMS.
16 nouveaux médicaments dans le cancer
Ainsi, dans le cas de l’hépatite C, cinq nouveaux antiviraux à action direct oraux ont été ajoutés à la liste. Parmi eux, le sofosbuvir et le daclatasvir, dont le prix de 41 000 euros pour 12 semaines de traitement a fait grincer des dents dans plus d’un pays. « Si des efforts ont été consentis afin de réduire leur prix pour les pays à revenu faible, en l’absence de stratégie uniforme pour rendre ces médicaments plus abordables à l’échelle mondiale, le potentiel d’amélioration de la santé publique sera bien moindre », explique le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale chargée des systèmes de santé et de l’innovation.
Pour le cancer, 16 nouveaux médicaments ont été inclus dans la nouvelle édition. C’est le cas du trastuzumab (Herceptin), un traitement devenu quasi-standard en France, pour traiter les cancers du sein HER2+. « Certains de ces médicaments ont des avantages significatifs pour la survie des malades atteints de cancers très répandus, par exemple le trastuzumab pour le cancer du sein, déclare le Dr Joncheere. D’autres schémas thérapeutiques pour des cancers rares, comme la leucémie et le lymphome, qui peuvent soigner jusqu’à 90 % des patients, ont été ajoutés afin de fixer une norme mondiale ».
Enfin, contre la tuberculose, responsable de 1,5 million de décès dans le monde, cinq nouveaux médicaments intègrent la liste de l’OMS, dont quatre sont destinés à agir dans le cadre de la tuberculose multirésistante, comme la bédaquiline et la délamanide.
Le comité a également recommandé « de soutenir l’utilisation de médicaments hors indications officielles dans les cas où il apparaît clairement que cela présente des avantages non négligeables pour la santé, malgré l’absence d’indication homologuée », note l’OMS dans son communiqué.
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