Le renouvellement des ordonnances par les officines, effectué comme toujours en dépit du bon sens, et sans application sérieuse et réfléchie de la part de ces dernières, vient très rapidement mettre en difficultés financières tous les cabinets médicaux libéraux.
Il y a là une question de fond qui ressort et ressurgit à cette occasion. Ce n’est pas nouveau, les médecins libéraux, surtout généralistes, scient depuis longtemps la petite branche sur laquelle ils sont assis. D’abord le fait de répéter à satiété, et ad nauseum, qu’ils n’en peuvent plus, a fait exploser le contenu de notre métier, dévolu désormais en diverses tranches auprès d’autres tacherons de santé, plus ou moins créés pour l’occasion.
Cet étrange élan de sollicitude n’a d’égal que l’indifférence irresponsable, sur le fond, de ces mesures prises par nos responsables qui ont beau jeu de dire que… Si le paysage a changé, le résultat de cet éparpillement est très loin d’être probant à tous égards ; l’efficacité n’est pas plus au rendez-vous, la complexité surréaliste, les saupoudrages financiers délirants.
Le fait ; là encore, de ne plus prendre de « nouveaux clients » notion à la mode sur l’air du temps, plus que correspondant à une véritable réalité de terrain, procède du même état d’esprit, où d’une psychopathologie propre ?
Personne ne travaille à 130 %, soyons clairs, alors pourquoi ? Si on y ajoute à satiété les ordonnances à renouveler, pour 3 mois, 6 mois et 12 mois, qui sont tout aussi irresponsables que celles qui justement nous posent des problèmes ici.
Il semble que la confusion des esprits médicaux soit là… Et que le problème actuel, de fond, qui lui persiste, est l’extrême sensibilité financière des cabinets médicaux, dés lors qu’un phénomène comme celui qui nous préoccupe, apparaît. C’est une fragilité anormale, qui pose questions.
Car imaginons, simplement, qu’à la suite de tout cela, nos malades y ayant pris goût, ainsi que nos officines, il n’en faudrait sans doute pas beaucoup pour que nos élus, énarques et haute administration de la santé, détachés comme vous le savez de toutes réalités terrestres, fassent le choix par exemple d’une ordonnance renouvelable pour 2 mois, obligatoire, cette fois…
Combien de cabinets médicaux au tapis dans les 6 mois ? Cela veut dire, tout simplement, que nous nous rapprochons inéluctablement d’un effet ciseau entre des honoraires trop faibles et insignes et des charges qui sont désormais hors de toutes proportions.
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