Réchauffement climatique, intensification des échanges commerciaux, installation progressive de l'Aedes albopictus et de vecteurs résistants aux insecticides… Nombreuses sont les causes qui viennent expliquer les nouvelles données publiées par les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) : le nombre de pathologies vectorielles diagnostiquées aux États-Unis a triplé entre 2004 et 2016.
Entre 2004 et 2016, plus de 640 000 cas de pathologies vectorielles ont été enregistrés. En 2004, ce sont 27 388 infections causées par des piqûres de moustique ou de tiques qui ont été recensées, contre 96 075 en 2016, avec une forte accélération entre 2015 et 2016. Si les maladies transmises par des tiques représentent 75 % de ce total, la décennie étudiée s'est caractérisée par une explosion des pathologies transmises par les moustiques qui représentaient près de la moitié des cas en 2016 (47 461 sur 96 461) alors qu'elles étaient très minoritaires en 2004 (4 858 sur 27 388).
Doublement de la dengue, apparition du Zika et du chikungunya
L'augmentation est principalement due à la brusque émergence du Zika (41 680 cas en 2016 dont 36 000 sur le territoire du Puerto Rico) et du chikungunya (9 081 cas sur les années 2014 à 2016). Le nombre de cas d'infections par le virus de la dengue (1 178 cas en 2016) a presque doublé depuis 2004 (721 cas). Le paludisme (1 958 cas) et le virus West Nile (2 149) sont restés globalement stables. Les cas de Chikungunya, de Zika et de dengue sont essentiellement déclarés dans les territoires américains de Puerto Rico, des Samoa et des îles Vierges, tandis que les maladies transmises par les tiques, des maladies de Lyme dans 82 % des cas, sont surtout présentes dans le nord-est des États-Unis.
Sur cette période, 9 nouvelles infections ont fait leur apparition aux États-Unis et sont désormais surveillées par les CDC : Chikungunya, Zika ainsi que 7 pathogènes transmis par des tiques telles que les virus à ARN Heartland et Bourbon et plusieurs types de Borrelia.
Le CDC note que, dans 84 % des cas, il manque au moins une des 5 mesures clés (surveillance des populations de moustiques via des pièges, lutte vectorielle, tester la résistance aux traitements…) aux organismes locaux chargés du contrôle vectoriel. « Un meilleur contrôle des moustiques et des tiques est nécessaire pour protéger la population contre ces pathologies coûteuses et meurtrières », affirme le CDC.
Toutes ces données proviennent du système national américain des maladies modifiables, chargé d'assurer un suivi épidémiologique de 16 maladies vectorielles, dont le West Nile, Zika, Lyme, la peste, la fièvre jaune, le paludisme ou encore les infections par les rickettsies. En France le ministère des Solidarités et de la Santé a activé la surveillance de l'Aedes albopictus le 1er mai, tandis qu'une épidémie de dengue sévit sur l'île de la Réunion.
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