L’ÉTAU se resserre autour de certains parasites. Toxoplama gondii et Plasmodium falciparum (deux apicomplexes) viennent de révéler à l’échelon moléculaire comment ils ouvrent une porte dans la membrane de la cellule qu’ils infectent. Le mérite en revient à l’équipe CNRS-INSERM dirigée par Maryse Lebrun, à Montpellier, au sein du laboratoire « Dynamique des interactions membranaires normales et pathologiques ».
Les chercheurs ont récemment compris le mécanisme d’entrée de ces parasites tant au niveau cellulaire que moléculaire. Ils ont constaté qu’à la jonction entre les membranes de la cellule hôte et du parasite se forme un complexe protéique, la « jonction mobile » (JM). Ils ont également remarqué la grande originalité de ce mode de liaison. En effet, le parasite fournit à la fois le récepteur et le ligand. Il insère le complexe protéique RON2 (rhoptry neck proteins) dans la paroi cellulaire, lequel fonctionne ensuite comme récepteur de l’antigène fourni par le parasite, le ligand AMA1 (apical membrane antigen). La liaison se fait sur une surface profondément enfouie dans la membrane, ce qui donne à la jonction mobile une grande force mécanique d’assemblage.
Le parasite fournit le récepteur et le ligand.
Le travail publié dans la revue « Science » est la reconstitution tridimensionnelle de la jonction mobile TRON2-AMA1 chez T. gondii. Les chercheurs ont cartographié les acides aminés essentiels à l’interaction récepteur-ligand et à la formation de la jonction mobile. Ils ont découvert que le peptide RON2 s’insère dans le sillon hydrophobe d’AMA1, ce qui permet au parasite de vaincre les obstacles mécaniques au cours de l’invasion de l’hôte. Les équipes (auxquelles participaient des Canadiens de Victoria) ont mis en évidence dans RON2 une courte région peptidique capable de créer une très forte affinité pour le ligand AMA1. Une action sur cette région est susceptible d’inhiber l’invasion des hématies par P. falciparum en empêchant la création de la jonction mobile.
Outre les infections humaines, les apicomplexes se montrent très présents en médecine vétérinaire. La découverte française pourrait donc ouvrir des voies thérapeutiques tant au plan humain, qu’animal.
Science 21 juillet 2011.
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