L'Académie de médecine a réagi avec rapidité à l'annonce par le Danemark de la contamination de cinq élevages de visons par une souche de SARS-CoV-2 et de l'élimination de 17 millions d'animaux sur son territoire à la suite de la contamination de 12 personnes en contact avec les visons.
Pour les académiciens, la décision danoise est justifiée et pourrait être dupliquée en France. Les académiciens évoquent « l’expérience de la vaccination contre le coronavirus de la bronchite infectieuse aviaire (BIA) ». Cette première coronavirose, décrite dès 1931, touche principalement les élevages de poules pondeuses. Il existe un vaccin utilisé mondialement, qui, à l'origine, ne couvrait qu’un seul sérotype, le Massachusetts. À la suite de l'apparition de virus porteurs d’une mutation du gène codant la glycoprotéine de spicule S1 du virus, les programmes de vaccination ont perdu de leur efficacité et des vaccins recombinants correspondant aux nouveaux virus ont dû être employés.
Une plasticité de la protéine S1 à surveiller
« Dans le cas des visons danois, les deux mutations du gène codant la protéine S1 du SARS-CoV-2 présentant un danger potentiel de santé publique ont été signalées dès le 4 septembre par le Statens serum institut de Copenhague », poursuit l'Académie de médecine. Cette plasticité de la protéine S1 « confère au virus un avantage décisif pour franchir la barrière d’espèce. Elle justifie la surveillance des virus isolés chez les animaux, en particulier chez les visons puisque c’est la seule espèce pour laquelle une transmission du Covid-19 de l’animal à l’Homme a été observée », poursuivent les académiciens.
L’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France recommandent, dans le cadre d’une stratégie globale « Une seule santé », une surveillance épidémiologique des coronaviroses animales, en particulier chez les mustélidés (visons et furets) et de s’assurer que l’abattage des visons a permis d’arrêter définitivement la propagation du virus variant isolé au Danemark.
En cas de détection d'une mutation parmi les SARS-CoV-2 isolés chez les animaux, en particulier chez les visons, pouvant limiter l’efficacité d’une vaccination future contre le Covid-19, l'Académie estime que l'abattage massif des animaux serait à envisager.
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