Il faut prescrire davantage de Paxlovid, un traitement contre le Covid-19 du laboratoire Pfizer, pour les personnes à risque, préconise la Pr Brigitte Autran, qui préside le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).
« C'est un antiviral qui bloque la réplication, qui permet quand on le prend dans les trois ou cinq premiers jours des symptômes d'empêcher l'évolution vers des formes graves », a rappelé sur France 2 l'immunologiste à la tête du comité, qui a pris la succession du Conseil scientifique.
La mise en place de l’ordonnance dite « de dispensation conditionnelle » de Paxlovid permet, depuis le 12 octobre 2022, une délivrance jusqu’à cinq jours après la prescription par le médecin. « Un médecin qui suit un patient à risque lui dit : si vous avez des symptômes, vous vous faites tester et je vous donne l'ordonnance, et avec la preuve que votre test est positif, vous pouvez obtenir le Paxlovid », a-t-elle rappelé.
Une utilisation du Paxlovid qui a quadruplé mais reste insuffisante
Selon les derniers chiffres d'Epi-Phare portant sur la période du 4 février au 27 octobre, l'utilisation de l'antiviral « a quasiment quadruplé en France entre juillet et octobre 2022 par rapport à la période de février à juin 2022 », lit-on. Sur les 54 181 utilisateurs recensés, le mois de février en comptait 978 et le mois d'octobre 14 848, le chiffre allant croissant de mois en mois.
« Il y a eu environ 15 000 prescriptions durant le mois d'octobre mais c'est encore insuffisant, il faut vraiment l'utiliser beaucoup plus », a jugé la Pr Autran, rappelant qu'environ 1 000 personnes sont toujours en réanimation ou en soins critiques dans l'Hexagone en raison du Covid, or « on peut l'éviter ».
L'épidémie de Covid-19, qui a connu en France une brève accalmie après une vague au début de l'automne, est en train de repartir, a rapporté Santé publique France dans son point épidémiologique du 24 novembre. L'ensemble des indicateurs virologiques et de recours aux soins étaient à la hausse, en ville et à l'hôpital. Dans ce contexte, la Pr Autran a appelé les personnes âgées de plus de 60 ans, et les personnes à risque, à effectuer leur nouvelle dose de rappel.
Depuis début octobre, environ 2 millions de personnes se sont fait vacciner, a-t-elle indiqué. « Depuis le début de l'année, 8 millions de personnes se sont fait revacciner, cela n'est vraiment pas assez », a-t-elle souligné, estimant que les mairies doivent ouvrir des centres de vaccination.
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