Alors qu'en Inde, le seuil des 200 000 morts a été dépassé, le variant B.1.617, dit indien, serait présent dans au moins 17 pays selon l'Organisation mondiale de la santé. Il a notamment été retrouvé au Royaume-Uni, aux États-Unis et à Singapour, mais aussi en Belgique et en Allemagne. À ce jour, il est considéré comme un variant à suivre, mais pas comme un variant préoccupant.
La situation terrible qui se joue en Inde n'a pas été associée à ce nouveau variant, alors que le variant majoritaire est le britannique. Détecté pour la première fois dans le pays en octobre 2020, « le variant indien est présent dans l’état de Maharashtra, où se trouve Mumbai, mais est peu retrouvé ailleurs, et notamment dans l’État de Delhi où l’épidémie semble la plus active, et où le variant UK (B.1.1.7.) représente de 50 à 80 % des virus séquencés », précise le Conseil scientifique dans une note d'éclairage datée du 23 avril.
Un dépistage renforcé
En France, le variant indien n’a pas encore été identifié. Néanmoins, des investigations sont en cours alors que des étudiants en provenance d'Inde ont transité vers la France le 12 avril avant d'arriver en Belgique où 24 d'entre eux se sont révélés positifs pour ce variant.
Sans attendre, un « DGS Urgent » daté du 26 avril prévoit un renforcement du dépistage ainsi que des mesures aux frontières pour tous les vols en provenance de l’Inde. Les laboratoires et les professionnels de santé doivent systématiquement questionner toute personne venant se faire dépister sur un éventuel séjour en Inde dans les 14 jours précédant les symptômes ou le prélèvement ou sur un éventuel contact avec une personne ayant séjourné dans ce pays. Le séquençage des prélèvements positifs après RT-PCR des personnes répondant à ces cas de figure est prioritaire.
Concernant les mesures aux frontières, les personnes devant voyager en Inde pour motif impérieux doivent, depuis le 24 avril 2021, présenter un résultat de test RT-PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant le départ ainsi qu'un résultat de test antigénique négatif réalisé moins de 24 heures avant le départ ou bien un résultat de test RT-PCR négatif réalisé moins de 36 heures avant le départ, comme pour le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Afrique du Sud et la Guyane.
Deux mutations scrutées
Le variant présente plusieurs mutations. Parmi elles, la mutation L452R, identique à celle du variant californien. Elle « pourrait diminuer la sensibilité de ce variant aux anticorps », estime le Conseil scientifique. Le variant possède aussi la mutation E484Q, proche de la mutation E484K qui favorise un échappement partiel au vaccin et qui est retrouvée dans la majorité des variants préoccupants.
Si les données manquent encore pour caractériser précisément ce variant, « la combinaison de ces deux mutations déjà connues mais non associées jusqu’ici (d’où le nom inapproprié de « double mutant ») pourrait conférer au variant B.1.617 une transmission augmentée mais ceci reste à prouver au plan épidémiologique », note le Conseil scientifique, qui s'attend « à une efficacité vaccinale conservée mais diminuée ».
De son côté, le cofondateur du laboratoire BioNTech, Uğur Şahin, s'est dit ce 28 avril « confiant » dans l'efficacité du vaccin de Pfizer/BioNTech contre ce variant rapporte l'AFP : « le variant indien présente des mutations que nous avons déjà étudiées et contre lesquelles notre vaccin agit ».
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