Le délai écoulé entre l’apparition des symptômes de dengue et l’admission serait l’un des facteurs prédictifs le plus fiable pour évaluer la durée de l’hospitalisation. Selon une étude rétrospective germano-vietnamienne menée sur 1 593 patients admis dans l’un des 103 hôpitaux militaires du Vietnam, plus l’hospitalisation intervient rapidement, plus le risque d’un séjour prolongé est important. Ce facteur écraserait même tous les autres facteurs prédictifs, en lien avec la sévérité de la pathologie.
Au cours des dernières années, plusieurs facteurs de risque de sévérité ont déjà été décrits dans la littérature : l’infection secondaire par un virus hétérologue ou encore le rapport neutrophiles/lymphocytes (NLR). Toutefois, il n’existait pas encore de marqueurs utiles pour prédire la durée d’hospitalisation.
Une donnée quand les ressources sont limitées
Au cours de leurs travaux, dont les résultats viennent d’être publiés dans Plos Neglected Tropical Diseases, les chercheurs de l’université allemande de Tübingen, en association avec les médecins et chercheurs vietnamiens, ont analysé les prélèvements sanguins quotidiens jusqu’à huit jours après l’admission et noté le type et la sévérité des symptômes.
« Bien que la dengue se révèle rarement mortelle, elle touche un nombre croissant de patients chaque année et pèse lourdement sur les systèmes de santé locaux, expliquent les auteurs. Acquérir une meilleure compréhension des soins nécessaires au patient revêt une importance critique pour la planification des systèmes de santé, en particulier quand les ressources sont limitées et que le nombre de cas est important. »
Le seul critère résistant à une analyse prenant en compte tous les facteurs de risque était le délai entre l’apparition des symptômes et l’hospitalisation. De plus, les auteurs ont également observé que la prise en compte de la durée des symptômes avant l’hospitalisation annulait d’autres corrélations. En effet, plus la période écoulée depuis l'apparition des symptômes est longue, moins les patients sont susceptibles d'avoir des températures élevées, des taux élevés de neutrophiles ou un faible nombre de leucocytes par rapport à ceux qui ont été admis peu de temps après les premiers signes. « Ce travail démontre que le délai écoulé avant l’admission à l’hôpital est un facteur majeur pour prédire quels vont être les besoins d’un patient lors de son admission », concluent les chercheurs.
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