D’APRÈS les données ONERBA (Observatoire national de l’épidémiologie de la résistance bactérienne aux antibiotiques)-Assistance publique-hôpitaux de Paris, l’incidence des SARM est à la baisse depuis 2002 avec, toutefois, des différences selon le type d’établissement. Dans les hôpitaux de court séjour, la densité d’incidence des SARM a été réduite de plus de la moitié depuis le milieu des années 1990 : de 1,16 pour 1 000 jours d’hospitalisation en 1996 à 0,51 en 2008. La courbe d’évolution du pourcentage de SARM a, elle aussi, été dégressive durant la même période, de 55,1 % à 17,3 % dans les services de réanimation, de 38,7 % à 17,3 % en chirurgie et de 33,1 % à 22,4 % en médecine. Dans les hôpitaux SSR-SLD (soins de suite et de réadaptation-soins de longue durée), la densité d’incidence est relativement stable, de 0,49 pour 1 000 jours d’hospitalisation en 1996 et 0,51 en 2008, avec un pic à près de 1 en 2001. Parallèlement, on a noté une augmentation de la sensibilité des SARM hospitaliers aux antibiotiques entre 1993 et 2008.
Le nombre de cas de SARM acquis à l’hôpital diminue, souligne le Dr Péan : « L’hôpital ne joue plus le rôle d’amplificateur ». En revanche, il y a toujours beaucoup de cas importés d’autres structures de soins (SSR-SLD, maisons de retraite…).
Les germes à gram négatif.
En ce qui concerne les entérobactéries productrices de BLSE, on observe depuis 2002 une diminution du pourcentage relatif des souches de E. aerogenes et, à l’inverse, une augmentation très importante des souches de E. coli (tous prélèvements confondus ; données C-CLIN Paris-Nord). « En 2008, le pourcentage relatif des souches de Klebsiella pneumoniae BLSE est supérieur à celui des autres espèces à l’exception de celles de E. coli ».
Par ailleurs, en dehors des épidémies contrôlées, les résultats des enquêtes ONERBA sur les prélèvements à visée diagnostique montrent que moins de 1 % des souches d’entérocoques sont résistantes à la vancomycine (ERV), essentiellement l’espèce Enterococcus faecium. Bien que les différentes stratégies de contrôle des épidémies hospitalières locales ou régionales aient fait leurs preuves, une surveillance attentive des ERV doit être poursuivie.
Enfin, les données sur la sensibilité de Pseudomonas aeruginosa aux différentes familles d’antibiotiques sont rassurantes. Celle-ci n’a pas varié de manière significative entre 2000 et 2007, « l’imipénème, la ceftazidime et l’amikacine restant les trois antibiotiques les plus souvent actifs » (réseau REUSSIR). Mais il faut rester prudent, conclut le Dr Péan, car c’est une espèce qui a tout pour devenir totorésistante ».
* D’après un entretien le Dr Yves Péan, L’Institut mutualiste Montsouris, Paris.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?