DEPUIS deux décennies, d’importants progrès ont été réalisés dans le traitement de l’hépatite C.
La réponse virologique soutenue (éradication virale), témoin de la guérison de l’hépatite C est passée d’environ 10 % dans le début des années quatre-vingt-dix avec l`interféron en monothérapie à environ 50 % une quinzaine d’années plus tard avec une bithérapie associant interféron pégylé et ribavirine.
Néanmoins, un certain nombre de patients restent en échec de traitement, particulièrement ceux infectés par un VHC de génotype 1. Parmi eux, la bithérapie par interféron + ribavirine obtient une éradication virale dans moins de 50 % des cas.
Les études qui viennent d’être présentées à Boston lors du Congrès de l’AASLD (American Association for the Study of Liver Diseases) apportent de l’espoir pour ces patients infectés par le VHC de génotype1.
Une trithérapie associant une antiprotéase à la bithérapie interféron pégylé-ribavirine permet d`obtenir une amélioration très significative du taux de guérison.
Les résultats définitifs des études de phase III de deux antiprotéases ont été présentés : le boceprevir (Merck) et le télaprevir (Vertex pharmaceutical et Tibotec)
Taux de guérison de plus de 50 %.
Les études de phase III menées pendant 6 mois à 1 an chez des patients porteurs du génotype 1 montrent que l’association du télaprevir à la bithérapie, interféron pegylé-ribavirine permet d`obtenir une éradication du virus dans 68 et 75 % des cas chez les porteurs du VHC de génotype 1 naïfs comparé à 40 et 44 % chez ceux traités pendant 48 semaines par la bithérapie seule pour le boceprevir et le telaprevir, respectivement. Les taux de guérison sont de plus de 50 % avec ces trithérapies chez les patients en échec d’un premier traitement standard.
Ces études confirment qu’une charge virale indétectable obtenue dans les 4 premières semaines de traitement par la trithérapie permet de réduire la durée du traitement de 1 an à 6 mois (« response guided therapy ») chez plus de la moitié des patients avec des taux de guérison équivalents.
Ces deux antiprotéases, boceprevir et telaprevir, disponibles avec une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les patients les plus graves en échec de bithérapie devraient être commercialisées fin 2011 début 2012.
En dépit de l’efficacité des trithérapies, près de 30 % de patients ne répondent pas à ces traitements.
De nouvelles molécules prometteuses, nouveaux interférons, inhibiteurs de la polymérase, antiprotéases de deuxième génération et de nouvelles stratégies thérapeutiques sont en cours d’études.
Entretien avec le Pr Patrick Marcellin Service d’hépatologie, Hôpital Beaujon APHP, Université Paris 7 Denis Diderot et INSERM CRB3.
Pour en savoir plus « Cent questions sur l’hépatite C », Patrick Marcellin et Thomas Laurenceau Editions Frizon-Roche.
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