L’IVERMECTINE serait une bonne alternative au malathion quand une pédiculose résiste au traitement local. Une équipe européenne dirigée par le Dr Olivier Chosidow, un dermatologue français de l’hôpital Henri Mondor de Créteil, chercheur à l’Inserm (U738), vient de montrer que l’antiparasitaire utilisée dans le traitement de la gale est plus efficace que le malathion en traitement de seconde intention. Les chercheurs ont comparé l’efficacité des deux traitements chez 812 patients issus de 376 foyers dans un essai randomisé, double aveugle et double placebo. Le malathion topique (Prioderm) est actuellement utilisé en cas d’échec des pyréthrines en lotion. Tandis que des résistances au malathion se développent également, des alternatives non pesticides ne font pas l’unanimité. Les bons résultats obtenus pour deux prises orales d’ivermectine (Stromectol), à 7 sept jours d’intervalle, à la dose de 400 µg/kg, suggèrent que cet antiparasitaire a sa place dans la prise en charge des pédiculoses résistantes au traitement topique.
Enfants de 2 ans et plus.
Pour respecter l’aveugle, l’essai a fait appel à la technique du double placebo. Le groupe ivermectine (398) et celui malathion (414) recevaient ainsi à la fois des comprimés, soit de l’ivermectine pour le premier, soit un placebo pour le second, et une lotion, inversement soit du malathion à 5 %, soit un placebo. Le protocole prévoyait deux administrations pour chacun, la première à J1 et la seconde à J8. Tous les participants étaient en échec du topique insecticide administré 2 à 6 semaines avant l’inclusion. Les patients étaient âgés d’au moins deux ans pour un poids minimal de 15 kg. Sept centres ont participé au recrutement : quatre au Royaume-Uni et un pour la France, l’Irlande et Israël.
L’absence de poux vivants était vérifiée à J2, J8 et J15, avec l’administration de l’autre traitement actif si échec constaté lors de ce troisième examen. Tandis que 95,2 % des patients du groupe ivermectine étaient débarrassés de leurs poux à J15, le malathion ne s’est révélé efficace que chez 85,0 % des patients. Les fréquence des effets secondaires était comparable dans l’un et l’autre groupe. Les jeunes participants âgés entre 2 et 5 ans n’ont pas présenté davantage d’effets indésirables que les autres tranches d’âge.
N Engl J Med, 362; 10, 896-905, 11 mars 2010.
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