Le zona est fréquent, douloureux et débilitant. Un français sur quatre développera un zona au cours de sa vie et un sur deux dans la population des 85 ans ou plus. Ainsi, parmi les 300 000 personnes qui développent un zona chaque année en France, la moitié a plus de 65 ans.
Le zona a un impact négatif important sur la qualité de vie, notamment à cause des douleurs post-zostériennes qui peuvent persister très longtemps après la phase aiguë et qui sont très difficiles à prendre en charge. Il a été récemment montré que la douleur chronique entraînait des changements au niveau du cerveau avec une diminution du volume de la substance grise. D’autres études ont mis en évidence l’impact négatif des traitements per os utilisés dans les douleurs post-zostériennes (antidépresseurs, anti-épileptiques benzodiazépines et apparentés) sur les troubles cognitifs et la confusion avec un risque d’augmentation de chutes. Les troubles cognitifs sont moindres avec l’utilisation de traitements locaux (patchs). « Il existe ainsi une double vulnérabilité du sujet âgé sur le plan cognitif à cause d’un effet délétère de la douleur et des effets indésirables des médicaments », a expliqué le Pr Gisèle Pickering (CHU de Clermont-Ferrand). La prévention du zona et des douleurs par le vaccin constitue donc une mesure pertinente.
Des douleurs difficiles à soulager
Comme l’a montré l’étude Arizona, les douleurs post-zostériennes surviennent plus fréquemment chez les personnes âgées de plus de 70 ans. Environ 30 % des sujets atteints ont encore des douleurs à un an et 8-10 % peuvent avoir des douleurs qui durent de 3 mois à 1 an. « Les patients prennent en moyenne 2,2 comprimés par jour et ont un soulagement insuffisant pour la moitié d’entre eux », a souligné le Pr Jacques Gaillat (Centre Hospitalier d’Annecy). Zostavax, vaccin vivant atténué, est indiqué pour la prévention du zona et des douleurs post-zostériennes. Plus de 57 000 personnes dans le monde ont reçu le vaccin. L’étude pivot chez les personnes de 60 ans et plus montre que le vaccin réduit de 51 % l’incidence du zona et de 67 % les douleurs post-zostériennes. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande la vaccination chez les sujets âgés de 65 à 74 ans révolus avec un schéma vaccinal à une dose. Durant la première année suivant l’inscription du vaccin au calendrier vaccinal, les personnes âgées de 75 à 79 ans révolus pourront être vaccinées dans le cadre d’un rattrapage. Le vaccin peut être administré en même que celui contre la grippe. En revanche, un délai de 4 semaines doit être respecté avec le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent.
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