À l'occasion de la Journée mondiale du microbiome qui se tient le 27 juin, le Biocodex Microbiota Institute révèle les résultats d'un sondage Ipsos témoignant d'une « méconnaissance globale du rôle des microbiotes sur la santé ». Cette enquête souligne aussi « la place essentielle du professionnel de santé dans cette bonne compréhension ». Les résultats sont résumés dans une infographie.
L'enquête a été réalisée en ligne du 21 mars au 7 avril 2023 auprès de 6 500 personnes provenant de sept pays - France, États-Unis, Brésil, Mexique, France, Portugal, Espagne et Chine. « Les Français sont parmi ceux qui adoptent le moins de comportements pour préserver leur microbiote, lit-on dans la synthèse. En France, l’éducation des patients est aujourd’hui un enjeu essentiel pour leur apprendre non seulement le rôle du microbiote mais aussi les comportements à avoir pour le préserver le mieux possible et elle doit passer en partie par le médecin. »
Les seniors, peu sensibilisés au microbiote
Les résultats montrent notamment que seuls 21 % de l'ensemble des personnes interrogées savent précisément ce qui se cache derrière le mot microbiote, le microbiote intestinal étant le plus connu. Trois quarts des interviewés ont conscience des potentielles conséquences sur la santé d’un déséquilibre des microbiotes.
Seuls 44 % des individus interrogés ont déclaré avoir reçu des conseils de leur médecin sur les bons comportements à adopter pour favoriser l'équilibre du microbiote. Concernant les antibiotiques, 34 % des répondants n'ont pas conscience de leur impact et 41 % seulement se disent informés par leur médecin des risques d'éventuels troubles digestifs liés à la prise d’antibiotiques.
Un focus est fait sur les seniors (≥ 60 ans), une catégorie qui connaît le moins le microbiote alors qu'elle est le plus confrontée à des problèmes de santé. « Face à ce décalage, les médecins ont un rôle essentiel à jouer pour amener les seniors à changer leurs comportements », lit-on. En pratique, seul un tiers des seniors a déjà bénéficié d'explications de la part de son médecin sur les bons comportements à avoir pour conserver un bon équilibre de son microbiote, en particulier manger équilibré, pratiquer une activité physique, éviter de se laver plus d'une fois par jour, proscrire les douches vaginales.
Le microbiote doit faire partie intégrante de la prise en charge
Les Français sont, parmi les personnes interrogées, celles qui en parlent le moins avec leur médecin. Seulement 23 % ont déjà reçu des explications sur le rôle des microbiotes (contre 37 % au global).
« Ce que montre l’enquête, c’est qu’à partir du moment où le patient reçoit l’information par son professionnel de santé, son rapport au microbiote change. Mieux, des comportements vertueux s’enclenchent », indique Murielle Escalmel, directrice du Biocodex Microbiota Institute. L'enquête montre en effet que plus de neuf personnes sur dix (95 %) ayant bénéficié des informations, de la part de leur professionnel de santé ont adopté des comportements pour maintenir leur microbiote équilibré contre 57 % parmi l’ensemble des personnes interrogées.
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