Entre 2012 et 2017, la prévalence des infections nosocomiales n'a pas significativement évolué, après une diminution constante observée depuis 2001. En 2017, un patient hospitalisé sur 20 était infecté, soit 4,98 % des hospitalisations concernées.
Ces résultats, publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), sont issus de l'enquête nationale de prévention réalisée tous les 5 ans auprès de 403 établissements de santé sélectionnés sur l'ensemble du territoire. Entre le 15 mai et le 30 juin 2017, ces établissements ont transmis aux épidémiologistes de Santé publique France les données de 80 988 patients.
La période entre 2012 et 2017 s'est caractérisée par une augmentation de la prévalence des infections chez les patients admis pour un séjour court, en particulier en service de chirurgie, avec quelques facteurs de risque identifiés : être atteint d'une infection maligne, avoir été opéré depuis l'admission, avoir un dispositif invasif à demeure, et en particulier un cathéter.
Les localisations de l'infection les plus fréquentes sont les voies urinaires (28,5 % des infections), les sites opératoires (15,9 %) et les pneumonies (15,9 %) devant les bactériémies. La répartition entre ces différents types d'infection n'a pas évolué entre 2012 et 2017. Les Escherichia coli, les Staphylococcus aureus, les Enterococcus fæcalis et les Pseudomonas aeruginosa représentent la moitié des agents infectieux isolés dans les infections nosocomiales.
Les infections résistantes poursuivent leur tendance
Dans leur publication, les auteurs notent toutefois la diminution entre 2012 et 2027 des infections par staphylocoques dorés résistants à la méticilline (SARM), poursuivant une tendance observée depuis 2001. De même, la prévalence des patients infectés par des entérobactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération est restée stable entre 2012 et 2017, et celle des patients infectés par des entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu a augmenté sur la période.
En dehors d'un âge moyen plus élevé en 2017, les caractéristiques des patients n'ont pas évolué depuis 2012. Pour expliquer le coup de drein décrit dans leur article, « des études complémentaires » seront nécessaires « afin d'analyser l'influence de facteurs non pris en compte dans cette enquête de prévalence », expliquent les auteurs. Ils estiment notamment que la durée d'hospitalisation et les caractéristiques de l'organisation des soins à l'hôpital ont récemment connu des évolutions qui ont pu jouer sur la trajectoire des prévalences des infections nosocomiales.
Selon les données du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC), la France se situe à la 15e place des 31 pays européens en ce qui concerne la prévalence des patients infectés.
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 1er septembre 2020, n°21, p 412-423
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