LES DEUX-CINQUIÈMES de la population mondiale sont exposés au risque de dengue, l’arbovirose la plus répandue au monde. Sa zone d’extension ne cesse de croître depuis une trentaine d’années et la maladie est maintenant endémique dans plus d’une centaine de pays d’Afrique, des Amériques (y compris la Caraïbe), de la Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental, soit 2,5 milliards d’habitants. Selon l’OMS, 50 millions de cas surviennent chaque année, avec un taux de mortalité de 1 à10 %.
En France, la maladie est à déclaration obligatoire depuis 2006 et la surveillance des cas importés (209 cas en 2006) a été renforcée en raison de la présence d’Aedes albopictus, vecteur compétent pour la dengue, notamment dans les Alpes-Maritimes et en Haute-Corse. De plus, on estime que, de la métropole, 2,7 millions de passagers se rendent dans les territoires de circulation du virus de la dengue.
Mille personnes interrogées.
Une étude réalisée par Ipsos Santé montre que peu d’entre eux connaissent la dengue. Réalisée pour le laboratoire Sanofi Pasteur auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, elle montre que 59 % ne connaissent pas la maladie et 63 % se disent très mal informés. Et, parmi ceux qui en ont entendu parler (seulement 39 %), un certain nombre d’idées reçues circulent sur la maladie, ses modes de transmission et sur les mesures de précaution. Un tiers (32 %) des personnes interrogées pensent que la maladie est spécifique à l’Afrique, 26 % qu’elle ne concerne que les populations locales ; un quart d’entre elles croient à tort qu’elle est contagieuse alors que 19 % l’amalgament à une maladie sexuellement transmissible, considérant que le port du préservatif réduit le risque de transmission. Quelque 14 % d’entre elles pensent qu’un traitement préventif contre le paludisme les protégerait de la dengue. Toutefois, des éléments de satisfaction existent : 80 % de ceux qui en ont entendu parler ont identifié que la maladie se transmet par les moustiques et 81 % que se protéger contre les moustiques (répulsifs, moustiquaires) est un moyen efficace de se protéger contre la dengue.
Dans cette enquête conduite en mars 2009, 9 % des personnes interrogées s’étaient déjà rendues en Asie-Pacifique, 9 % en Amérique du sud et centrale et 14 % dans les DOM-TOM dans les cinq dernières années, alors qu’elles sont 18, 17 et 31 % à souhaiter s’y rendre dans les deux prochaines années. Des épidémies sont régulièrement observées dans les DOM-TOM qui connaissent une situation endémo-épidémique avec une circulation des 4 sérotypes du virus (DEN-1,2,3,4). Il n'existe ni traitement curatif spécifique ni vaccin contre la dengue. Le laboratoire Sanofi-Pasteur a lancé, en février dernier, dans le cadre d’une collaboration avec l’Initiative pour la recherche sur les vaccins de l’OMS, un essai clinique d’efficacité (stade IIb) chez des enfants en Thaïlande. Son vaccin tétravalent est le premier à atteindre ce stade de développement.
Pour l’heure, sont recommandées en cas de voyage, des mesures individuelles de protection durant les heures d'activité des insectes vecteurs, en l’occurrence durant la journée. La lutte antivectorielle est le seul moyen de réduire le risque d’épidémie.
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