Cette année encore, la lutte contre le paludisme marque le pas dans le monde, selon le rapport annuel de l'OMS. En 2019, 229 millions de nouveaux cas ont été enregistrés et 409 000 personnes en sont mortes. Un bilan quasiment inchangé comparé à 2018. L'incidence actuelle du paludisme est supérieure de 37 % aux objectifs que l'OMS avait fixés pour 2020, le taux de mortalité supérieur de 22 %.
Dans la déclaration d'Abuja signée en 2000, les chefs d'État africains s'étaient engagés à réduire de 50 % en 10 ans le nombre de décès causés par le paludisme. Selon l'ONU, 1,5 milliard de nouveaux cas et 7,6 millions de décès ont été évités depuis cet accord soit une diminution de 44 %. Mais ces résultats ont principalement été obtenus entre 2000 et 2015.
La moitié du financement manque à l'appel
Principal responsable de cette absence de progrès : le sous-financement des programmes de lutte contre le paludisme. En 2019, 2,5 milliards d'euros ont été versés, sur les 5,67 milliards jugés nécessaires par l'OMS. En 2020, l'émergence du Covid-19 a été une contrainte supplémentaire. Si la plupart des campagnes de prévention n'ont pas connu de retard majeur cette année selon le rapport, l'OMS est inquiète des perturbations, encore difficiles à évaluer, dans l'accès aux traitements.
Selon les projections de l'OMS, une baisse de 10 % de disponibilité des traitements pourrait provoquer 19 000 décès additionnels et une baisse de 25 à 50 % serait associée à un nombre de décès supplémentaires compris entre 46 000 et 100 000.
En 2018, l'OMS avait lancé un partenariat avec les 11 pays (dont 10 d'Afrique subsaharienne) qui concentrent 70 % des nouvelles contaminations. Le but était de proposer une combinaison de stratégies allant de la prophylaxie médicamenteuse au contrôle vectoriel. Selon des résultats préliminaires présentés par l'OMS, le nombre de décès dans ces 11 pays est passé de 263 000 à 226 000 entre 2018 et 2019. Il est cependant trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur l'efficacité des différents ensembles de mesures.
Au cours des 20 dernières années, 10 nouveaux pays ont été déclarés officiellement débarrassés du paludisme, c’est-à-dire qu'il n'y a pas eu de nouveau cas domestique déclaré pendant trois années consécutives.
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