Sur le front du Covid, « la légère augmentation des indicateurs déjà observée les semaines précédentes se poursuit, mais les indicateurs restent toujours à des niveaux faibles », indique Santé publique France (SPF), dans un point de situation au 23 août, publié le 24 août. L’agence invite à maintenir la vigilance et les gestes barrières (isolement des cas, port du masque dans les lieux clos et aération).
En semaine 33 (du 14 au 20 août 2023), le nombre de passages aux urgences et celui des actes de SOS Médecins pour suspicion de Covid, tous âges confondus, sont tous deux en hausse de 41 % par rapport à la semaine précédente (respectivement 2 197 passages en S33 versus 1 555 en S32 et 2 670 actes en semaine 33 versus 1 888 en semaine 32). Ces « effectifs restent à des niveaux bas comparativement aux niveaux observés lors des précédentes vagues épidémiques », est-il souligné.
Une dynamique épidémique sous surveillance à l’approche de la rentrée scolaire
L’incidence progresse quant à elle de 47 % (de 12,4 cas confirmés en laboratoire pour 100 000 habitants en S32 à 18,2 en S33). Toutes les classes d’âge sont concernées, mais le taux « est le plus élevé chez les 80 ans et plus (taux d’incidence de 68,8 chez les 90 ans et + et 45,1 chez les 80-89 ans) », précise SPF.
Ces taux sont toutefois à interpréter « avec prudence », avertit l’agence, car « cet indicateur ne reflète que les cas confirmés biologiquement en laboratoire et non la situation réelle (moins de tests dans l'ensemble et recours aux tests pouvant varier dans le temps ; non prise en compte des résultats des tests réalisés en officine ni des autotests) ».
Les cas positifs confirmés proviennent principalement de six régions : Île-de-France (1 664), Occitanie (1 657), Provence-Alpes-Côte d’Azur (1 384), Nouvelle-Aquitaine (1 381), Auvergne-Rhône-Alpes (1 364) et Grand Est (1 334). L’augmentation des cas dans les régions touristiques très fréquentées « pourrait donc se poursuivre ou fluctuer au moment de la rentrée scolaire », anticipe SPF.
Concernant les variants, de nombreux sous-lignages d’Omicron, et en particulier de sous-lignages de XBB (XBB.1.5, XBB.1.9, XBB.1.16), co-circulent. Et, selon les dernières enquêtes Flash, « la circulation du lignage EG.5 (tous ses sous-lignages inclus) semble se stabiliser autour de 30 % », est-il indiqué. Aucune séquence correspondant à BA.2.86, le nouveau variant surveillé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’a en revanche été identifiée en France.
Sur ce variant détecté au Danemark, en Israël et aux États-Unis, la Pr Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), estimait, dans « Libération » le 23 août, que son grand nombre de mutations le rendait « susceptible d'évoluer de façon plus importante et de se répandre plus facilement ».
Concernant, EG.5.1, surnommé Eris par certains scientifiques et découlant de la branche XBB.1.5, « on n'exclut pas qu'il devienne majoritaire » mais « nous n'avons pas de signes d'une gravité particulière », a-t-elle relevé, soulignant que les données récentes suggèrent qu'il est « sensible aux nouveaux vaccins qui seront disponibles au début de l'automne ».
La campagne vaccinale automnale devrait cibler les plus à risque
Face à cette dynamique épidémique, « la priorité est de comprendre le nouveau variant et de préparer la campagne de vaccination », a-t-elle jugé. Comme recommandé par le Covars et la Haute Autorité de santé (HAS), la campagne vaccinale automnale devrait cibler les populations à risque. Trois vaccins seront disponibles, a-t-elle détaillé : « deux vaccins à ARN messager mis au point pendant le printemps par les laboratoires Pfizer et Moderna ainsi qu'un vaccin aux particules recombinantes, développé par Novavax en suivant les préconisations de l'OMS ».
Interrogée sur un retour du port du masque obligatoire, la Pr Brigitte Autran a indiqué qu'« il sera envisagé si on repassait dans une phase épidémique intensive, mais pour l'instant on n'en est pas là ». Quant au système de surveillance du Covid, allégé depuis le 1er juillet* et actuellement « proche de celui de la grippe », « il est prévu que pendant l'automne (...) le système soit réajusté pour faire face de manière optimale à une amplification des risques », a-t-elle précisé. La France étant sortie du cadre législatif de l'urgence sanitaire, « les mesures telles que les prescriptions et les remboursements ou encore le séquençage de tests se déploient par paliers », a-t-elle poursuivi.
*La surveillance s’effectue via les indicateurs relatifs à la surveillance syndromique (recours aux associations SOS Médecins et aux urgences hospitalières, mortalité) et à la surveillance virologique (néoSidep) et génomique.
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