Un test triplex sur des dons sanguins

Le dépistage génomique du VHB détecte un risque résiduel

Publié le 20/01/2011
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LE RISQUE de transmission transfusionnelle des virus dits majeurs - VIH, virus des hépatites C et B, et virus lymphotropique-T humain (HTLV) - est devenu très faible, grâce a la sélection rigoureuse des donneurs, au dépistage sérologique et à la mise en place en 2001 du dépistage génomique viral du VIH-1 et du VHC (celui du VHB a été introduit dans les DOM depuis 2005).

La détection du VHB dans les dons sanguins est réalisée actuellement par le dépistage de l’antigène HBs et des anticorps anti-HBc. Mais les donneurs infectés par ce virus (positifs pour l’ADN du VHB) ne sont pas identifiés durant la phase précoce immunosilencieuse qui précède la séroconversion.

Une étude de la Croix-Rouge Américaine a évalué l’utilité du dépistage génomique du VHB en étudiant prospectivement 3,7 millions de dons sanguins collectés en 2008. Un test triplex des acides nucléiques (Ultrio, Gen-Probe/Novartis) permettant de dépister simultanément les ARN du VIH-1 et du VHC ainsi que l’ADN du VHB a été utilisé sur les dons sanguins poolés ou unitaires.

Des analyses supplémentaires ont été conduites pour les échantillons qui étaient positifs pour l’ADN du VHB mais négatifs pour les AgHBs et les anti-HBc. Les échantillons de suivi des donneurs infectés et les ceux de leurs partenaires sexuels ont également été évalués. Les donneurs séronégatifs, mais positifs pour les ARN des VIH-1 et VHC, ont également été étudiés. Les résultats ont été analysés par le Dr Susan Stramer (Croix rouge Américaine, Gaithersburg, MD) et des chercheurs allemands, britanniques et américains.

Un don positif pour 410 540.

Le test triplex a permis d’identifier 9 donneurs positifs pour l’ADN du VHB, qui étaient séronégatifs pour les AgHBs et les anti-HBc, soit 1 pour 410 540 dons. Ce rendement est suffisant pour que la FDA autorise une indication de dépistage pour la composante VHB du test Ultrio.

Globalement, ce test a permis de confirmer 26 infections (sur 75 dons initialement positifs) durant la fenêtre immunosilencieuse qui précède la séroconversion (rendement de un pour 154 000 dons). Ces 26 dons incluent 9 dons virémiques pour le VHB, 15 pour le VHC et 2 pour le VIH. Ceci suggère, selon les chercheurs, que l’utilisation du test triplex pourrait offrir une sécurité supplémentaire en identifiant durant la fenêtre de silence immunologique les cas d’infection non seulement par le VIH-1 et le VHC, mais aussi par le VHB.

New England Journal of Medicine, 20 janvier 2011, Stramer et coll., p 236.

Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8889