Mis sous contrôle tout au long de la vie par 2 doses de vaccin, le virus de la rougeole n’est pas bien récalcitrant. Cette stabilité antigénique serait le reflet d’une structure de surface « hautement inflexible », selon des chercheurs new-yorkais du Mount Sinaï. L’équipe dirigée par le microbiologiste Nicholas Heaton à l’Icahn School of Medicine a mis en évidence pour la première fois les raisons de la stabilité antigénique virale. Le virus ne tolère aucune mutation au niveau des glycoprotéines de l’enveloppe, sous peine de ne pouvoir pénétrer dans la cellule et donc de ne pouvoir survivre.
Le contre-exemple de la grippe
« Le manque presque total de tolérance à des mutations d’insertion par les protéines de la rougeole était surprenant, commente Nicholas Heaton, auteur senior. Nous pensions qu’elles seraient moins tolérantes que les protéines de la grippe, mais la magnitude de la différence nous a surpris. » Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont inséré des mutations dans toutes les régions du génome viral et ont observé si les virus étaient toujours capables d’infection. Ils ont ainsi constaté que le virus de la rougeole ne tolérait aucune mutation au niveau des protéines reconnues par le système immunitaire humain, ce qui le rend très différent de la grippe. C’est ainsi que d’un point de vue évolutionniste, la rigidité du virus de la rougeole pourrait s’expliquer, selon les auteurs, par le mode d’entrée dans la cellule, qui repose sur une liaison cellulaire très spécifique.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?