LE PARTENARIAT Faire reculer le paludisme (Roll back malaria) publie, dans sa collection « Progrès et Impact », un bilan de la lutte contre le paludisme au Sénégal. En 2004, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme annulait les financements attribués au programme national sénégalais à la suite d’une évaluation qui avait conclu à une mauvaise utilisation des fonds. Cette décision, qui a conduit à une réorganisation profonde de la lutte contre le paludisme au Sénégal, explique sans doute les résultats d’aujourd’hui. Entre 2005 et 2008, la mortalité des enfants de moins de 5 ans a été réduite de 30 % et le nombre de cas de paludisme confirmés a été réduit de 41 %. D’après le modèle LiST (Lives Saved Tool), 26 800 enfants ont été sauvés depuis 2001. Des « résultats remarquables », déclare aujourd’hui le ministre de la Santé et de la Prévention, Modou Diagne Fane.
Grâce aux modifications apportées, le Sénégal a de nouveau pu bénéficier du financement du Fonds mondial mais aussi du soutien d’autres partenaires, comme l’OMS, l’UNICEF, la Banque mondiale, l’initiative du président américain contre le paludisme et la Banque islamique de développement. Entre 2005 et 2010, plus de 130 millions de dollars (92 millions d’euros) ont permis de distribuer 6 millions de moustiquaires, de procéder à des pulvérisations intradomiciliaires de 300 000 pièces d’habitation, de former et 17 000 agents et de soutenir les associations communautaires dans 69 districts du pays.
TDR et ACT.
La mise à disposition de tests de diagnostic rapide (TDR) a sans doute constitué un tournant de la lutte contre le paludisme au Sénégal. Toutes les fièvres ne sont plus considérées et traitées comme des cas de paludisme, le diagnostic biologique, fourni gratuitement aux patients, permet de mieux cibler le traitement, lui aussi gratuit, par les combinaisons à base d’artémisinine (ACT). Un million de TDR et 1,5 million d’ACT ont ainsi permis la baisse considérable de la morbidité et de la mortalité liées au paludisme.
Le Sénégal a aussi introduit un nouveau type d’agent de santé, le dispensateur de soins à domicile, des bénévoles qui ont reçu une formation au diagnostic par TDR et au traitement par ACT et qui sont chargés d’évaluer les cas pour lesquels un paludisme est détecté. En 2009, ils ont évalué 7 198 patients, dont 6 707 ont bénéficié d’un TDR, et confirmés 2 300 cas de paludisme, parmi lesquels 97 % ont pu être traités au niveau communautaire pour un taux de guérison de 100 %. Le Sénégal pourrait servir d’exemple aux autres pays de la région regroupés au travers du projet TIME (Trans-gambian Initiative for Malaria Elimination), la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Mali.
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