DANS LES NEUF HIA répartis sur l’ensemble du territoire, la prévalence des patients infectés par une IN est passée de 4,5 % en 2001 à 5,1 % en 2006, soit une progression de 13 %. Dans le même temps, la prévalence enregistrait une évolution à la baisse dans tous les autres établissements de santé. Pour Rachel Haus-Cheymol (département d’épidémiologie et de santé publique Nord de l’École du Val-de-Grâce, Paris), cette évolution s’inscrit dans la professionnalisation des armées, qui a entraîné une modification significative de la clientèle des HIA : c’est la suppression du service national qui a entraîné l’augmentation des recrutements d’engagés et l’accroissement du personnel civil, hors communauté de défense. La population prise en charge dans ces établissements devient de plus en plus âgée, avec un état général plus précaire et des facteurs de prévalence des IN qui rejoignent ceux relevés dans l’hospitalisation publique. À titre de comparaison, la prévalence des IN dans les centres hospitaliers/centres hospitaliers généraux (CH/CHG) était de 4,7 % en 2006, elle atteignait 6,5 % dans les centres hospitaliers régionaux (CHR) et les centres hospitaliers universitaires (CHU). Le profil des patients hospitalisés en HIA tend à rejoindre celui des CHR/CHU.
L’étude du « BEH » s’inquiète cependant de la part des ISO (infections du site opératoire) dans les IN acquises en HIA : elle y représente 28,7 %, contre 14,2 % dans les autres établissements, soit une prévalence de 1,7 % contre 0,8 %. La fréquence plus élevée dans les HIA que dans les CHR/CHU ou les CH/CHG de patients qui bénéficient d’une intervention chirurgicale pourrait expliquer cet écart. Cependant, les auteurs estiment que la diminution des ISO se dégage comme un objectif prioritaire pour les HIA. Cette vigilance en site opératoire est d’autant plus nécessaire que la vocation chirurgicale des HIA est appelée à s’accentuer dans les années à venir.
* BEH 44-45, 24 novembre 2009.
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