Dures ou molles
Le risque d’être mordu par une tique existe lors d’une sortie en forêt. On compte 850 espèces de tiques, réparties en tiques dures (Ixodes, 670 espèces) et tiques molles (Argasidae, 180 espèces). Ces tiques, toutes hématophages, sont attirées par diverses substances (hygrométrie, phéromones, gaz carbonique, acide lactique). Elles sont responsables de manifestations anaphylactiques et peuvent transmettre divers agents pathogènes, via l’organe de Haller présent sur leurs premières paires de pattes. Au moment de la morsure, elles injectent diverses substances présentes via leur salive (anticoagulants, prostaglandines vasodilatatrices, anti-inflammatoires) qui, en diminuant la quantité de polynucléaires, favorisent la transmission et la prolifération d’agents pathogènes.
Mai à octobre
Les tiques ont des hôtes variables selon l’espèce. Les Ixodidés ont une activité maximale lorsque la température est entre 7 et 25° ; on les rencontre surtout de mai à octobre, dans la journée (entre 8 heures et 19 heures). Leur morsure est indolore mais elles se gorgent lentement (de plusieurs heures à plusieurs jours). Parmi les Ixodidés, la Rhipicephalis sanguineus se rencontre chez le chien dans les régions méditerranéennes, la Dermacentar reticulatis chez les petits mammifères présents dans les prairies et les bosquets et les Ixodes ricinus chez les grands mammifères (300 espèces, dont l’homme). Les Argasidae ( Argas reflexus, Argas persicus), quant à elles, se rencontrent dans les régions chaudes ; elles sont endophiles et vivent dans les zones abritées comme les nids d’oiseaux, les poulaillers, les grottes, les fissures de vieux murs.
Ces tiques peuvent transmettre des infections bactériennes : borréliose de Lyme (10 à 15 % des tiques sont infestées par Borrelia burgdorferi) avec troubles cutanés, cardiaques et neurologiques ; tularémie (fièvre, myalgies et ulcérations cutanées) et rickettsioses (fièvre boutonneuse méditerranéenne, troubles neurologiques). Elles peuvent également transmettre des viroses (encéphalites à tiques avec troubles neurologiques sévères, 1 % des tiques) et des parasitoses (babésiose, forme pseudo-palustre dont le traitement repose sur la splénectomie).
Cyclines
Après le diagnostic, basé sur les sérodiagnostics, les cyclines sont le traitement habituel de ces infections : doxycycline pendant 15 jours pour les rickettsioses, tétracyclines pendant quinze jours pour la tularémie et la fièvre Q. La maladie de Lyme relève d’un traitement par l’amoxicilline durant un mois ; enfin, la prise en charge de la babésiose repose sur l’exsanguinotransfusion et la clindamycine.
En forêt
Lors de sorties en forêt, la prévention repose sur le port de vêtements longs, de chaussures fermées et de chapeau, ainsi que sur l’utilisation de répulsifs (DEET 30 %). Il faut éviter les contacts avec les branches basses, les rochers et les cavernes. La prévention individuelle repose sur l’entretien des jardins (feuilles mortes), ainsi que le traitement des chats et des chiens (colliers). Un vaccin n’est valable que pour l’encéphalite à tiques et n’est justifié que si l’on se rend dans les forêts d’Europe Centrale ; il s’agit du vaccin Ticovac, qui nécessite trois injections à J0, J30 et 9 mois.
Tire-tique
En cas de constatation d’une tique sur la peau, il ne faut ni l’écraser, ni l’asphyxier avec de l’éther, car elle risque de transmettre des germes par regorgement, mais, après désinfection locale, il faut l’extraire en entier par un système type tire-tique. Le traitement systématique d’emblée n’est pas conseillé, mais doit être entrepris dès l’apparition des premiers symptômes (fièvre, érythème).
D’après la communication du Pr P. Bourée (Unité de parasitologie – maladies tropicales, hôpital Bicêtre – Faculté de Médecine Paris-Sud) lors du 4e Printemps de Bicêtre, organisé par l’Université Paris-Sud 11 et la Faculté de Médecine Paris-Sud en partenariat avec sanofi-aventis.
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