Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) présente les recommandations sanitaires 2017 pour les voyageurs. Ces dernières insistent particulièrement sur les maladies vectorielles (Zika, paludisme, fièvre jaune, dengue…).
Dans un éditorial, les Prs Éric Caumes et Daniel Camus, président et vice-président du Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d’importation (CMVI) du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), soulignent que la fin de l’épidémie de Zika en Amérique latine et dans les Caraïbes ne signifie pas l’absence totale de circulation du virus mais plutôt un passage à l’endémicité, et que, « pour ceux qui reçoivent les voyageurs désireux de se rendre dans des zones de circulation du virus Zika, le conseil est paradoxalement plus difficile que lorsque le risque était majeur ». Ils signalent en revanche que ces derniers mois ont été marqués par une nette tendance à l’augmentation des cas de dengue, notamment dans les zones urbaines et semi-urbaines.
Quant à la fièvre jaune, ils pointent que « c’est au moment même où la garde a été baissée en matière de vaccination contre la fièvre jaune, avec le doute grandissant sur la protection conférée par une seule injection pour la vie et dans un contexte de pénurie générale de vaccin, que cette maladie historique renaît de ses cendres ». En effet, l'année 2016 a été marquée par une épidémie majeure de fièvre jaune en Angola et en République démocratique du Congo, avec plusieurs milliers de cas et des centaines de décès.
Paludisme, des chiffres stables
Le nombre de cas de paludisme d’importation a été estimé à environ 4 735 pour l’ensemble de la France métropolitaine, un chiffre qui n’a pas varié par rapport à 2015. De même, les données sur l’évolution des chimiorésistances aux antipaludiques en 2016 sont sans particularité par rapport aux années antérieures, justifiant les recommandations de chimioprophylaxie du paludisme en adéquation avec les recommandations internationales. Les schémas prophylactiques ne connaissent donc pas de modification par rapport à l’année passée. « Aucun moyen préventif n’assure à lui seul une protection totale. Il convient donc d’insister sur la nécessité de l’observance simultanée d’une protection contre les piqûres de moustiques associée à la chimioprophylaxie », insistent les auteurs.
« Ambiguïté vaccinale »
S’autorisant une petite pique face à l’incohérence de leurs concitoyens, les auteurs s’interrogent sur « l’ambiguïté vaccinale », cette attitude qui consiste à remettre en cause l’intérêt de vaccins dont l’innocuité et l’efficacité sont bien établies, tout en demandant coûte que coûte des vaccins efficaces contre la dengue, le chikungunya, le Zika ou le paludisme, autant de fléaux pour lesquels nous n’avons toujours pas de vaccins ou des vaccins insuffisamment efficaces. »
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