Les réseaux sociaux ont relayé de fausses informations concernant fertilité et vaccination Covid. Un phénomène qui participe à l'inquiétude du grand public quant aux troubles menstruels constatés post-vaccination. Les Instituts nationaux de la santé américains (National Institutes of Health, NIH) publient des preuves rassurantes.
« L'intérêt généralisé du grand public pour ce sujet montre combien la question était urgente », estime la Dr Victoria Male, médecin de la reproduction à l'Imperial College de Londres et autrice d'un éditorial dans le « BMJ », ajoutant qu' « il est temps de les écouter ».
Jusque-là, des femmes avaient rapporté un allongement des cycles menstruels post-vaccinaux, sur le net et via les canaux officiels (effets indésirables), mais elles ne représentaient qu'une petite proportion des femmes vaccinées, et ce pour des modifications rapportées très variables.
Moins d'un jour de retard en moyenne
Après avoir montré dans l'étude Presto que les chances de concevoir ne sont pas réduites après la vaccination (Pfizer, Moderna, Janssen), les chercheurs américains montrent dans « Obstetrics & Gynecology » que l'allongement du cycle est statistiquement minime (moins d'un jour en moyenne) et transitoire (retour à la normale après deux cycles).
Ces résultats ont été obtenus à l'aide d'une appli chez 4 000 femmes âgées de 18 à 45 ans, dont 2 400 vaccinées. Les données ont été recueillies au cours des trois cycles précédant la première dose et des trois suivants, et pendant six cycles menstruels consécutifs dans le groupe contrôle. La plupart des femmes vaccinées l'étaient avec du Pfizer (55 %), les autres avec du Moderna (35 %) ou du Janssen (7 %).
La première dose est associée à un retard de 0,71 jour et la seconde (pour celles l’ayant eue) de 0,91. Les retards les plus longs sont constatés chez les femmes ayant reçu les deux doses au cours du même cycle (+2,32 jours en moyenne), seules 11 % d'entre elles ayant un allongement de plus de 8 jours. Le nombre de jours de saignement n'a quant à lui pas varié.
Ces résultats rassurants sont corroborés dans une autre étude observationnelle chez plus de 5 600 Norvégiennes et relayée dans l'éditorial du « BMJ ». Un taux élevé de variation des cycles menstruels (saignements inattendus, douleurs) a été constaté par rapport à la normale, mais y compris avant la vaccination. Plus de 38 % des femmes rapportaient au moins un changement dans la période pré-vaccinale. Une proportion qui s'élevait à 39 % après la première dose et à 41 % après la seconde.
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