L'hypertension double le risque d'hospitalisation en cas d'infection par le variant Omicron du Sars-CoV-2, même chez les personnes vaccinées avec deux doses, selon des travaux menés à l'Institut Smidt de cardiologie du centre Cedars-Sinai (Los Angeles), et publiés dans la revue « Hypertension ».
Les investigateurs ont étudié rétrospectivement les données de 912 Californiens, infectés par le Sars-CoV-2 après avoir reçu deux doses d'un des vaccins ARNm, plus un rappel, et dont 145 ont dû être hospitalisés. Les chercheurs ont été surpris de découvrir que beaucoup de patients hospitalisés n'avaient qu'un seul facteur de risque : l'hypertension. Rappelons que plusieurs études ont démontré qu'un patient totalement vacciné, avec une dose de rappel, a un risque de Covid-19 sévère réduit de 70 %. Cette nouvelle étude démontre que cette amélioration du pronostic n'est pas ressentie dans tous les groupes de patients à risque.
L'équipe de recherche a certes constaté que la maladie rénale chronique ou un historique d'infarctus du myocarde constituaient également des facteurs de risque, mais dans une moindre mesure. Le risque d'hospitalisation augmentait aussi avec l'âge et le temps écoulé depuis la dernière dose de vaccin. Mais l'hypertension est désormais le facteur de risque le plus important, multipliant à lui seul le risque d'hospitalisation par 2,6.
Un facteur de risque persistant
Lors des précédentes vagues de l'épidémie de Covid-19, l'hypertension était déjà identifiée comme un facteur de risque de forme sévère de Covid-19. Mais son importance relative augmenterait, selon les auteurs, avec la vague Omicron et la vaccination, à mesure que les autres facteurs de risque, et notamment l'obésité et le diabète, étaient moins liés à des formes sévères de covid-19. D'avantage de recherches sont nécessaires pour comprendre la persistance de l'HTA comme facteur de risque majeur de Covid-19 sévère, ce qui fournirait des pistes de prévention des formes sévères lors d'épidémies ultérieures.
Ces résultats préoccupent les auteurs qui rappellent qu'un Américain adulte sur deux souffre d'hypertension. « Le message à retenir est qu'il est extrêmement important de prévenir le risque d'infection chez les patients hypertendus, même quand le variant dominant est connu pour causer des formes légères de la pathologie », martèlent-ils en guise de conclusion.
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