Pour la première fois depuis le 20 juin dernier, aucun nouveau cas de contamination par le coronavirus du MERS-CoV n’a été enregistré entre vendredi et lundi selon le ministère de la Santé sud-coréen. Le nombre de nouvelles infections diminue en outre régulièrement depuis la mise en place de contrôles et de quarantaines. Le nombre total de cas s’élève actuellement à 182, dont 32 sont décédés et 14 se trouvent dans un état critique.
Les autorités restaient toutefois prudentes lundi, alors que dans un hôpital de Séoul, une femme de 70 ans décédée le 25 juin a été en contact potentiel avec des milliers de personnes avant d’être diagnostiquée. Près de 2 700 personnes se trouvent actuellement placées en quarantaine chez elles ou dans des structures médicalisées. Le gouvernement a annoncé 15 000 milliards de wons (12 milliards d’euros) de dépenses supplémentaires pour soutenir l’économie pénalisée par le climat de peur qu’ait provoqué l’épidémie.
Selon l’épidémiologiste Maria Van Kerkhove, de l’institut Pasteur de Paris qui a dirigé une mission de l’OMS en Corée du Sud, du 8 au 13 juin, « l’épidémie n’est pas terminée, mais au vu des actions prises par le gouvernement sud-coréen, les bonnes mesures sont en place pour l’éradiquer. Je fais preuve d’un optimisme prudent quant à la baisse réelle du nombre de cas observée ces derniers jours. Il faudra plusieurs semaines pour savoir si cette tendance se confirme. » Et de préciser au « Quotidien » : « Nous devons attendre que l'équivalent de deux périodes d'incubation avant de déclarer la fin de l'épidémie. Il faudra donc attendre 28 jours après que le dernier cas soit guéri ou décédé. »
Premières données épidémiologiques publiées
Cette mission a permis aux experts de constater que l’épidémie coréenne présentait les mêmes caractéristiques que celle qui sévit depuis 2012 au Moyen-Orient. Le séquençage du virus a également révélé qu’il était identique à celui qui circule en Arable Saoudite et ne serait donc pas, a priori, plus transmissible. « L'épidémie en Corée du Sud est un appel à la vigilance pour tous les pays qui ont des liens importants avec le Moyen-Orient, et je dirais même pour tous les pays en général. Les autorités doivent suspecter un cas de MERS-CoV chez tous les voyageurs de retour de ces zones géographiques qui présentent des symptômes respiratoires », a prévenu Maria Van Kerkhove.
Selon les données épidémiologiques préliminaires publiées dans « Eurosurveillance », le temps moyen d’incubation du virus qui circule en Corée du Sud est de 6,7 jours. Les auteurs, menés par Tsz Kei Joseph Wu de l’université de Hong Kong, ont calculé que les patients sont contagieux à partir de 0,4 jour avant le début des symptômes. Ils jugent donc « improbable » l’existence d’une infectiosité avant leur apparition. Ils précisent qu’aucune transmission communautaire n’a été à ce jour mise en évidence. Ils estiment par ailleurs à 21 % la léthalité du virus. Selon la courbe du nombre de cas tracée par les auteurs, le pic de l’épidémie se situerait au premier juin, quand 15 cas ont été diagnostiqués le même jour.
La principale différence entre les situations coréenne et moyen-orientale se situe dans l’impréparation des services d’urgence sud-coréens. Les services d’urgence surpeuplés et l’habitude des Sud-Coréens de se présenter dans plusieurs établissements avant d’être pris en charge achèvent d’expliquer la rapide propagation de l’épidémie dans les différents hôpitaux du pays.
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