En visite samedi au Centre médical de l’aéroport parisien de Roissy Charles de Gaule, Marisol Touraine s’est assurée du dispositif mis en place en cas d’arrivée de personnes infectées par le virus Ebola et a annoncé le déploiement d’équipes médicales françaises à l’aéroport de Conakry, en Guinée.
Vendredi 4 avril, les passagers du vol AF727 en provenance de Conakry ont été placés durant 2 heures en quarantaine à l’aéroport de Roissy après qu’un passager a découvert des traces de vomi dans les toilettes de l’avion. Pour lever toute suspicion de contagion étant donné la provenance du vol, les équipes médicales de l’aéroport ont interrogé tous les passagers et pris leur température pour finalement s’apercevoir qu’il s’agissait d’une fausse alerte.
Bien que ce dispositif soit actif en permanence pour prévenir toute entrée d’un malade potentiellement vecteur d’un risque épidémique, la flambée récente d’Ebola en Guinée a augmenté le niveau de vigilance.
Françoise Weber, directrice générale de l’Insitut de veille sanitaire (InVS), a rappelé à la ministre les éléments de la procédure en cas de doute vis-à-vis d’un passager : « Il y a un contact immédiat entre les médecins de l’aéroport, le SAMU et l’InVS et nous évaluons ensemble le cas pour savoir s’il peut être considéré comme une suspicion d’Ebola ou pas. Ceci est d’ailleurs valable pour toutes les émergences virales ou infectieuses. Si la suspicion est avérée, le patient est mis en isolement et les tests sont effectués le plus rapidement possible ». Tous les passagers sont également tracés avec des fiches de débarquement.
Un risque limité
Le Dr Philippe Bargain, responsable du Centre médical de l’aéroport, estime cependant que le risque d’un transfert du virus Ebola en France est très limité : « La cinétique de la maladie est telle que le patient ne peut quasiment pas voyager […] Même si on le découvrait dans un avion, on pourrait l’isoler tout de suite et le foyer épidémique serait immédiatement arrêté. Les personnels des compagnies aériennes sont d’ailleurs parfaitement formés à cette problématique et le temps de vol nous permet de nous organiser en amont dès que le commandant de bord nous a prévenus ». Certaines caractéristiques plaident également en faveur du risque minimum : « L’air sec de la cabine à 3 % d’hygrométrie et la climatisation en tronçon empêchent le développement des bactéries et des virus. C’est une barrière formidable. »
Marisol Touraine a tenu à souligner que « le risque principal est aujourd’hui en Afrique dans les pays concernés ». Toutefois, aucune restriction aux déplacements dans ces zones géographiques n’a été mise en place, en dehors du conseil d’éviter toutes zones forestières.
Selon la ministre, « la seule façon de lutter contre ce virus est d’éviter sa propagation ». Elle a ainsi annoncé « la mise en place immédiate d’équipes au départ de l’aéroport de Conakry pour limiter au maximum la possibilité que d’éventuels malades puissent arriver sur le sol français ». Elles seront composées essentiellement de personnels de l’Institut Pasteur et de médecins d’ONG déjà présents sont sur place « pour surveiller la manière dont se déroulent les embarquements ».
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