Les résultats de l'enquête FLAHS (1), dédiée à l’hypertension artérielle (HTA) et au Covid-19, se veulent rassurants. « Ils tendent à montrer que l'HTA ne majore pas à elle seule le risque de Covid-19 symptomatique, ni sa sévérité. Et malgré le confinement (le premier), les hypertendus ont continué à être pris en charge et à se traiter », résume le Pr Jean-Pierre Fauvel (CHU de Lyon), président de la Société française de l’HTA (SFHTA).
Seulement 3 % de cas symptomatiques chez les hypertendus
L'enquête FLAHS réalisée en juillet-août par voie postale porte sur près de 6 000 sujets de plus de 35 ans, représentatifs de la population française. Parmi eux 4 000 ont répondu. Les données ont été ajustées (âge/sexe/catégorie socioprofessionnelle/région/habitat).
L'analyse montre que le Covid-19 symptomatique a touché 2 % des non hypertendus versus 2,7 % des hypertendus. Chez les hospitalisés, la maladie a été sévère chez 7 % des non hypertendus versus 11 % des hypertendus. « On n'observe pas plus de différence en termes de clusters familiaux : autour de 3 % dans les deux populations », résume le Pr Olivier Hanon (président du Comité de lutte contre l’HTA, hôpital Broca, Paris) qui présentait ces résultats aux JHTA.
« Par ailleurs, ni le sexe, ni l’âge ne pèsent dans FLAHS sur l'incidence de la maladie symptomatique ou sa sévérité. Cela peut paraître surprenant mais s'explique probablement par des biais inhérents à l’enquête : parmi les sujets âgés, nombre d’entre eux sont décédés (et n'ont donc pas pu répondre à l'enquête), sans compter l'absence dans l'échantillon de sujets institutionnalisés (EHPAD) », commente le Pr Hanon.
Une continuité des soins malgré le confinement
« FLAHS montre en outre que pendant le premier confinement il n’y a pas eu de rupture de soins », précise le Pr Hanon. Les hypertendus ont continué à consulter leur médecin généraliste. Au total, 62 % ont consulté, soit une fréquence de consultation quasi doublée par comparaison aux non hypertendus, à mettre en rapport avec les comorbidités plus fréquentes. La téléconsultation est restée très minoritaire (6 %) sauf chez les 35-54 ans. « Cerise sur le gâteau, très peu de patients disent avoir arrêté leur traitement. Ce sont de très bonnes nouvelles », conclut le Pr Hanon.
D'après un entretien avec le Pr Jean Pierre Fauvel (président de la SFHTA, CHU de Lyon) et la présentation du Pr Olivier Hanon (président du Comité de lutte contre l’HTA, hôpital Broca, Paris)
(1) O Hanon et al. Les hypertendus traités et la COVID-19 en France: enquête FLAHS 2020. JHTA, 9 décembre 2020.
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