Aujourd'hui, grâce à l'arrivée des nouveaux antiviraux d'action directe, il devient possible de guérir, de façon plus efficace, simple et bien tolérée, presque tous les patients atteints d'hépatite C chronique.
Mais, pour atteindre l'objectif de l'éradication, il faudrait pouvoir dépister les patients qui s'ignorent encore. « La plupart des personnes infectées par le virus de l’hépatite C ne savent pas qu'elles le sont et même lorsqu'elles sont diagnostiquées, un nombre significatif d'entre elles n'est pas pris en charge de manière appropriée », a expliqué le Pr Vincent Leroy (CHU Grenoble Alpes). Un grand nombre de patients n’ont aucun facteur de risque. Environ 75 000 ignorent leur infection. Or, le VHC peut également toucher d'autres organes que le foie et les manifestations extra-hépatiques sont nombreuses : maladie rénale, maladie cardio-vasculaire, maladie auto-immune, dépression… Des études ont ainsi montré une surmortalité cardiovasculaire chez les patients souffrant d'hépatite C. L'arrivée des antiviraux à action directe, en 2014, et les recommandations pour un traitement antiviral universel en 2016 « pour tous les patients qui ont une hépatite chronique C, naïfs ou en échec d'un précédent traitement, avec une maladie hépatique compensée ou décompensée, à l'exception de ceux qui ont une comorbidité limitant leur espérance de vie à court terme » ont permis des avancées thérapeutiques importantes, notamment une amélioration de l’espérance de vie. Une amélioration de la qualité de vie (dépression, fatigue, insomnies…) après une réponse virologique soutenue (RVS) est également observée et maintenue à long terme. Désormais, l’éradication virale est obtenue dans plus de 95 % des cas.
Une prise en charge simplifiée
Parmi ces nouveaux antiviraux directs, l’association glecaprévir/pibrentasvir (Maviret) a obtenu une AMM en juillet dernier. Maviret offre une nouvelle option thérapeutique pangénotypique (G1 à G6) pour la majorité des patients atteints par le VHC, naïfs ou en échec d'un traitement préalable, présentant une maladie hépatique compensée, avec ou sans cirrhose et même chez les patients les plus difficiles à traiter (insuffisants rénaux, patients co-infectés VHC/VIH-1…). L'association s'est également montrée efficace et bien tolérée chez les usagers de drogue. Le traitement est simple : sans ribavirine, 1 fois/jour par voie orale, pendant 8 semaines chez les non cirrhotiques (avec des taux de RVS supérieur à 97 %) et pendant 12 semaines chez les patients cirrhotiques, avec peu d’effets secondaires.
Un dépistage systématique
Un dépistage généralisé devrait permettre d’atteindre plus rapidement l’objectif d’éradication du virus de l’hépatite C. « Les médecins généralistes devraient proposer le dépistage à tous les patients au moins une fois dans leur vie, autour de 50 ans, cela serait souhaitable, a déclaré le Pr Vincent Leroy. Les médicaments sont là. Il faut aujourd’hui faciliter l'accès aux soins et mieux organiser le parcours de soins pour les personnes les plus vulnérables et éloignées des systèmes de santé. » L’objectif est d’amener tous les patients à la guérison, mais aussi de continuer le suivi des malades guéris : un patient guéri peut se réinfecter.
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