L’épidémie de coqueluche, qui sévit dans différents pays depuis plusieurs mois, se poursuit en France. Santé publique France qui recensait 14 décès d’enfants fin juin, en compte désormais 20 depuis le début de l’année. Huit autres ont été rapportés chez des adultes de 51 à 86 ans, sans que la coqueluche ne soit indiquée comme première cause de décès.
En ville, le réseau Sentinelles comme SOS Médecins témoignent d’une activité en hausse, détaille Santé publique France (SPF), dans un bulletin national publié ce 30 juillet. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2024, 225 cas confirmés ont été signalés. Aucun n’avait été recensé en 2023 sur la même période. Du côté de SOS Médecins, le nombre d’actes pour un diagnostic de coqueluche « a été multiplié par 75 entre la semaine 10 et la semaine 26 », lit-on.
À l’hôpital, le nombre de passages aux urgences pour coqueluche a été multiplié par 15 entre la semaine 10 et la semaine 27 « avant de légèrement diminuer ». Les hospitalisations après passages aux urgences ont quant à elles été multipliées par 6 entre la semaine 10 et la semaine 29, « avec une augmentation très importante depuis mi-mai », est-il précisé. Au total, le réseau Renacoq (réseau hospitalier de surveillance de la coqueluche) a comptabilisé 199 nourrissons de moins de 12 mois hospitalisés, dont 158 (79 %) âgés de moins de 6 mois. « Un nombre près de 5 fois supérieur au total de 2023 avec 41 cas », souligne SPF.
Des tendances à interpréter avec prudence
« L'ampleur du pic et la durée de ce cycle épidémique ne sont pas prévisibles », poursuit l’Agence qui invite à interpréter avec prudence la tendance à la baisse de certains indicateurs. Alors que les Jeux olympiques et Paralympiques se poursuivent, SPF rappelle la nécessité d’une surveillance renforcée. Le Collège de médecine générale propose également une fiche pratique rappelant les signes qui doivent faire penser à la coqueluche et la conduite à tenir face à un cas suspect ou confirmé.
SPF rappelle aussi l’importance de la vaccination des femmes enceintes dès le deuxième trimestre (entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée) et à chaque grossesse, mais aussi de toute personne en contact proche avec un nouveau-né et/ou un nourrisson de moins de 6 mois. Un rappel est nécessaire si le dernier vaccin date de plus de 5 ans.
Les professionnels de santé sont bien sûr concernés. Ceux, « non antérieurement vaccinés contre la coqueluche ou n’ayant pas reçu de vaccin anticoquelucheux depuis l’âge de 18 ans et dont le dernier rappel date de plus de cinq ans, recevront une dose de vaccin dTcaP en respectant un délai minimal d’un mois par rapport au dernier vaccin dTP », précisent les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), mises à jour le 22 juillet. Deux vaccins acellulaires tétravalents (dTcaP) sont disponibles chez l’adulte en France : Repevax et BoostrixTetra. Les autres combinaisons, plus dosées en antigènes, sont réservées aux nourrissons et aux enfants.
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