Pour la première fois, des chercheurs de l’Institut national américain d’étude de l’allergie et des maladies infectieuses (NIAID) ont réussi à démontrer l’efficacité d’un vaccin contre le coronavirus du MERS-CoV chez la souris et le primate, selon des résultats publiés dans « Nature Communications ».
Au cours de travaux menés par Wing-Pui Kong et le Dr Barney Graham, du centre de recherche vaccinal de Bethesda (Maryland), les chercheurs ont inoculé aux animaux des fragments d’ADN codant pour des fractions de protéines virales afin d’induire la production d’une large variété d’anticorps dirigés contre ces protéines. Les fragments d’ADN utilisés provenaient toutes de la souche Jordan-N3 du virus, qui circule au Moyen-Orient depuis 2012, isolée à partir de prélèvements réalisés chez des patients jordaniens.
Au cours d’une infection, les anticorps se sont révélés capables de neutraliser le coronavirus du MERS CoV en se fixant sur des cibles situées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du virus.
Si le vaccin prévient la maladie chez les souris et les primates, les auteurs précisent que l’infection est moins virulente chez les macaques que chez les humains. La transposition de ces résultats chez l’homme reste donc très incertaine. « De nouvelles recherches, probablement sur d’autres modèles animaux, seront donc nécessaires pour évaluer quelles pourraient être la sécurité et l’efficacité de ce vaccin chez l’humain », expliquent-ils.
Un anticorps produit par les lymphocytes B
Ces premières données sur un candidat vaccin ne sont pas les seuls résultats publiés ces derniers jours. Dans un article paru dans les « PNAS » lundi dernier, des chercheurs suisses et chinois décrivent un anticorps humain, le LCA60, isolé dans des cultures de lymphocytes B prélevés chez des patients infectés par le coronavirus du MERS-CoV.
Le LCA60 était capable de neutraliser une grande variété de souches de MERS-CoV en se fixant sur la protéine S, une glycoprotéine qui permet l’entrée du virus dans la cellule. Chez la souris, l’utilisation du LCA60, en injection ou par voie intranasale, avant ou après l’infection, réduisait significativement la charge virale dans les poumons.
Depuis sa découverte au Moyen Orient en 2012, 1 374 cas d’infections par le MERS-CoV ont été confirmés en laboratoire, dont 490 mortels. Il n’existe, à l’heure actuelle, aucun traitement spécifique ni vaccin approuvé pour traiter pour prévenir cette pathologie.
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