« Qui aurait pu prévoir ? » Voilà une phrase que plus personne ne veut entendre après la pandémie de Covid-19. Dès 2021, plusieurs mesures ont été prises pour préparer la réponse avec le lancement de la stratégie d’accélération maladies infectieuses émergentes (MIE). Une journée a été organisée à Montpellier pour revenir sur les principales réalisations de ces trois dernières années.
L’un des actes fondateurs de la stratégie a consisté à rassembler le consortium Reacting (crée à la suite de l’épidémie d’Ebola en 2013) et l’ANRS dans une seule et même agence : l’ANRS-MIE. Ainsi, dans le cadre du plan Innovation santé 2030, l'ANRS-MIE, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’Inrae ont été chargés de financer et piloter des projets de recherche et de préparation aux futures pandémies, le tout chapeauté par l’agence de l’Innovation en santé.
A ainsi été mis en avant le PEPR Prezode, co-piloté par l'IRD, le Cirad et l'Inrae (les PEPR étant les « programmes et équipements prioritaires de recherche de recherche »). Son but est d’identifier l’ensemble des facteurs impliqués dans la transmission d'un pathogène à l’Homme. Un projet ciblé autour de la compréhension des mécanismes de l’émergence de la grippe aviaire (projet Zooflu) a démarré au début de l’année 2024. Des appels à projets sont en cours : l’un sur la surveillance et les systèmes d’alerte précoce, un autre sur la réduction du risque d'émergence de zoonoses (tous deux avec une dotation de sept millions d’euros).
11 projets et 22 millions d’euros
Autre réussite : le PEPR MIE. Ce dernier est centré sur trois axes pour les MIE : accélération de l’acquisition de connaissances ; organisation et développement de nouveaux traitements, vaccins et autres outils de prévention ; diagnostics et outils de surveillance. Pensé comme un véritable guichet unique pour accélérer les études, ce PEPR a déjà permis de financer 11 projets de recherche pour un financement total de 22 millions d’euros.
C'est aussi grâce à la stratégie de 2021 qu'a été mis en place le Consortium d’accélération et de transfert pour la réponse aux infections émergentes et aux menaces (Catriem), qui vise à intensifier et à renforcer la chaîne d’accompagnement de projets d’innovation. Depuis juillet 2023, ont ainsi été sélectionnés neuf appels à projets portant sur la grippe, le virus Nipah, les coronavirus, la peste, la dengue ou encore le virus Zika. De ces projets, sont attendues des solutions telles que des vaccins, des anticorps, des antiviraux ou des moyens de lutte antivectorielle.
Quatre plateformes : Emergen 2.0, Open-ReMIE, I-Reivac Emergence et Obepine+
C'est également à l'occasion de cette rencontre qu'ont été présentés les quatre lauréats de projets plateformes de démonstration et de validation de contre-mesures. L’objectif de ces plateformes est de « capitaliser, consolider et étendre ce qui a émergé durant la pandémie de Covid-19, sur la surveillance génomique du virus et de ses mutations, les vaccins, la recherche clinique », explique l'agence de l’innovation dans un communiqué. Retenus en juillet dernier, ces lauréats vont être soutenus à hauteur de 44 millions d’euros au total.
La plateforme Emergen 2.0 est chargée de consolider l’infrastructure déployée pendant la pandémie de Covid-19 pour la surveillance génomique et de l’étendre à d’autres pathogènes émergents. Quant à Open-ReMIE, son rôle est de préparer et d’organiser la recherche clinique interventionnelle à promotion académique ou industrielle sur les infections émergentes et réémergentes. Les deux dernières sont I-Reivac Emergence consacrée aux essais vaccinaux, académiques ou industriels et Obepine+, une plateforme nationale de recherche épidémiologique via les eaux usées.
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