Une personne est décédée dans le nord-est des États-Unis, au New Hampshire, des suites d'une encéphalite équine de l'Est (EEE), ont indiqué ce 27 août 2024 les autorités sanitaires locales, sur fond de préoccupations croissantes face au risque de propagation de cette rare maladie transmise par un moustique. C’est en effet le premier cas humain dans cet État depuis 2014, année marquée par trois infections humaines, dont deux décès. Après avoir détecté le virus chez un cheval, l’État voisin du Massachusetts avait annoncé mi-août son premier cas humain d’EEE depuis 2020, chez un patient de 80 ans : il était toujours hospitalisé le 26 août.
En réaction, le département de la santé du Massachusetts a lancé des campagnes d’épandage massif pour lutter contre la population de moustiques dans deux de ces comtés : Plymouth et Worcester. De plus, le comté de Plymouth a officiellement interdit au public l’accès aux parcs et espaces verts tous les jours entre le coucher et le lever du soleil. Dix localités de cet État situé au nord de New York ont été classées dans la catégorie à « risque élevé » ou « risque critique » de transmission du virus de l’encéphalite équine de l’Est. Dans l’état voisin du New Hampshire, les autorités sanitaires conseillent l'application de produits antimoustiques, le port de vêtements de protection en extérieur, et l'élimination des points d'eau stagnante près des maisons pour réduire la facilité de reproduction des moustiques.
Les autorités ont des raisons d’être prudentes, car si l’encéphalite équine de l’Est se transmet rarement à l’être humain, elle peut causer des troubles neurologiques sévères, et est fatale dans 30 % des cas selon les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les autres symptômes sont : fièvre, maux de tête, vomissements, diarrhée, changements comportementaux et somnolence. Les moins de 15 ans et les plus de 50 ans sont considérés comme les personnes les plus à risque.
Les premiers cas confirmés aux États-Unis datent de 1938. Cette année-là, une trentaine d’enfants sont décédés. En 2019, 17 cas d’infection humaine avaient été répertoriés, dont 7 furent d’issue fatale. Tous les décès surviennent au cours des 2 à 10 jours qui suivent le début des symptômes. Les survivants souffrent en outre fréquemment de séquelles neurologiques. Il n’existe ni vaccin ni traitement spécifique.
Une maladie favorisée par le réchauffement climatique
La maladie est causée par un alphavirus de la famille des Togaviridae. Il s’agit d’une zoonose transmise par les moustiques, dont le réservoir est la faune aviaire, et le vecteur privilégié le Culex tarsalis (mais le virus peut être transmis par d’autres espèces de moustiques, avec moins d’efficacité). La maladie est saisonnière dans le nord du continent américain (des cas ont été décrits au Québec) ; plus on progresse vers le sud du continent nord américain, plus des cas sont susceptibles d'apparaître tout au long de l'année. Selon les CDC, l’allongement de la période estivale liée au réchauffement climatique augmente le risque annuel de transmission.
Dans un communiqué destiné à la population, le département de la santé du Massachusetts se veut rassurant : le pesticide utilisé, l’Anvil 10+10, sera utilisé à des doses très faibles, pour lesquelles un effet sur la santé humaine n’a jamais été démontré. Les consommations d’eau potable et de fruits ou de légumes provenant des zones d’épandage sont considérées comme « sûres ». Les autorités enjoignent toutefois aux personnes ayant des troubles respiratoires tels que de l’asthme ou encore une sensibilité connue aux produits chimiques de rester chez eux.
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