L’édition 2024 des recommandations aux voyageurs est mise en ligne. Au programme, plusieurs actualisations et un nouveau chapitre sur le mpox. Sont mises en avant les nouvelles compétences des professionnels de santé en termes de prescription et d’administration des vaccins chez les personnes de 11 ans et plus (à l’exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées).
Dans un contexte d’épidémie de dengue à l’échelle mondiale, en particulier dans les Amériques, avec un record de cas importés en France depuis début 2024, les recommandations sur la vaccination contre la dengue sont attendues. Mais il faudra attendre encore un peu, l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) étant prévu prochainement sur le Qdenga (Takeda) et le HCSP devant se prononcer sur les voyageurs secondairement. Quant au Dengvaxia (Sanofi), il n’est plus commercialisé depuis le 31 mars 2024.
Parmi les points clés, il est souligné pour la rougeole de vérifier le statut vaccinal des voyageurs « du fait des reprises épidémiques de grande ampleur au niveau mondial, européen et français ».
Politique vaccinale du pays de destination pour les IMM
Concernant les infections invasives à méningocoques, « en France, l’évolution de l’épidémiologie des infections invasives à méningocoque (IIM) a conduit à la révision de la stratégie de vaccination contre les méningocoques », est-il indiqué dans le document. Pour rappel, la vaccination tétravalente ACWY est inscrite en 2024 dans le calendrier vaccinal des nourrissons, ainsi que pour les adolescents de 11 à 14 ans avec rattrapage jusqu’à 24 ans révolus, dès l’obtention du remboursement. De plus, la vaccination contre les IIM de sérogroupe B par le vaccin Bexsero est recommandée chez l’ensemble des nourrissons.
Certains pays ont une politique vaccinale différente pour les IIM de celle de la France en population générale, « ce qui peut motiver une vaccination lors de séjours », par exemple aux États-Unis (vaccination IIM ACWY et B des adolescents).
« En dehors de l’Afrique subsaharienne (où la vaccination tétravalente ACWY est clairement indiquée, NDLR), la vaccination vis-à-vis des IIM ACWY et des IIM B doit donc être considérée sur la base des recommandations vaccinales des pays de destination (accessibles sur le site de l'Organisation mondiale de la santé, filtrées par pays et par maladie “Meningococccal disease”) », est-il résumé. Le HCSP indique qu’elle est en particulier à envisager lors de séjours prolongés : dans le cadre d’expatriation ; chez les enfants en bas âge et les adolescents ainsi que chez les jeunes adultes vivant dans des conditions de promiscuité.
Avis spécialisé pour la vaccination contre le choléra
Pour le mpox, qui fait l’objet d’un nouveau chapitre, « en cas de voyage à destination de zones où circule le virus, une vaccination en préexposition peut être proposée aux personnes à très haut risque d’exposition, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires multiples », lit-on.
Dans un contexte de recrudescence des flambées épidémiques à l’échelle mondiale, le choléra est à prendre en compte, notamment pour les voyageurs se rendant dans l’archipel des Comores (Mayotte et Union des Comores). Car, si la vaccination contre le choléra n’est généralement pas recommandée pour les voyageurs, en cas de séjour dans un pays où le choléra est épidémique/endémique, « un avis spécialisé auprès d’un centre de vaccinations internationales peut permettre d’évaluer le risque personnel », l’immunisation étant par exemple en général recommandée pour les personnels de santé et/ou sous mandat ONU.
Concernant la fièvre typhoïde, il est indiqué l’ajout du vaccin oral vivant atténué Vivotif et que le vaccin combiné contre la typhoïde et l’hépatite A Tyavax n’est plus commercialisé depuis 2024.
Plus globalement, pour la diarrhée du voyageur, il est rappelé que le traitement antibiotique probabiliste n’est indiqué que dans certaines situations : diarrhée sévère, terrain à haut risque de décompensation (personnes âgées) ou à risque de bactériémie (immunodépression sévère, drépanocytose, etc.). L’azithromycine est la molécule de première intention.
Si la vaccination systématique contre la leptospirose n’est pas recommandée, il est signalé une incidence nettement plus élevée dans certains départements d’outre-mer qu’en métropole (20 fois en Guyane, 50 fois en Nouvelle-Calédonie), ce qui peut motiver une vaccination selon l’activité à risque. Quant aux risques d’envenimation, le paragraphe a été refondé et repris en détail.
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