Fièvre tropicale
Chez un patient fébrile, la première étiologie à évoquer en urgence est le paludisme. La fièvre est souvent masquée par une automédication. La dengue, de plus en plus fréquente, se manifeste par un syndrome grippal et parfois une éruption cutanée morbilliforme. Une éruption fébrile après morsure de tique doit faire évoquer une rickettsiose.
Une autre étiologie fréquente est la typhoïde, avec fièvre en plateau, pouls dissocié et diarrhée. Une fièvre modérée, une asthénie et un ictère font évoquer une hépatite. Les autres étiologies sont plus rares.
Diarrhée tropicale
La tourista, due essentiellement à Escherichia coli, est l’étiologie la plus fréquente et le traitement est symptomatique. Une diarrhée fébrile doit faire envisager une typhoïde, une paratyphoïde ou une autre toxi-infection alimentaire et impose la coproculture. Un accès de paludisme peut aussi se manifester par un épisode diarrhéique. Une diarrhée chez un sujet ictérique doit faire évoquer une hépatite. Une diarrhée persistante non fébrile, doit faire évoquer une parasitose intestinale.
Lésions cutanées
Un prurit avec des lésions de grattage, voire un sillon fait évoque une gale. Après séjour prolongé en zone rurale, il faut évoquer une onchocercose. Un prurit localisé avec sillon cutané serpigineux est symptomatique d’une larva migrans cutanée. La papillonite, en Guyane et la ciguaterra dans les îles du Pacifique, sont également à connaître.
Une ulcération indolore au retour du pourtour méditerranéen est une leishmaniose cutanée.
Un oedème fugace et migrateur au retour d’Afrique centrale est dû à la filaire de Loa loa. Au retour d’Asie, le diagnostic est celui de gnathostomose. Un oedème de la face après ingestion de porc, de phacochère ou de cheval est un des symptômes de la trichinellose. Enfin, une lésion furonculeuse est due à une larve de mouche, qu’il faut extraire doucement.
Hyperéosinophilie sanguine
Les filarioses provoquent une hyperéosinophilie élevée persistante, les nématodes intestinaux sont responsables d’une hyperéosinophilie qui monte vite mais redescend en quelques semaines. Dans l’anguillulose, l’hyperéosinophilie est considérée comme oscillante.
Entretiens de Bichat. D’après la communication de P. Bourée (Unité des maladies parasitaires et tropicales, Université Paris-XI et Institut Alfred Fournier, Paris)
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