Le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme a déclaré ce 21 septembre avoir levé 14,2 milliards de dollars, un montant légèrement plus élevé qu'il y a 3 ans (14 milliards) mais pas à l'objectif des 18 milliards qu'il s'était fixé pour mettre fin à ces pandémies d'ici à 2030. Ce chiffre est la somme des promesses des pays donateurs, réunis à l'occasion de la 7e réunion de reconstitution du fonds, qui se tenait à New York en marge de la réunion des Nations unies.
Présent à la conférence, le directeur du pôle grandes pandémies d'Expertise France Éric Fleutelot relativise la déception : « le Fonds a recueilli des promesses en augmentation par rapport à la précédente conférence de 2019 et on attend toujours la contribution de deux pays donateurs, le Royaume-Uni et l’Italie, réagit-il auprès du « Quotidien ». En raison de la situation politique de ces pays, ils n’ont pu annoncer le montant de leurs contributions, mais ils ont promis de le faire dans les semaines à venir. »
« On sera sûrement autour de 16 milliards, ça ne sera pas l'objectif fixé », a calculé la présidente de l'association française Aides, Camille Spire. « Sur le terrain, cela signifiera moins de campagnes de dépistage, moins de traitements, moins de financements pour des centres de santé communautaires que ce qui était espéré », a-t-elle expliqué, se disant « en colère ».
« L'objectif de mettre fin aux trois pandémies d'ici à 2030 semble illusoire », a alerté de son côté dans un communiqué Florence Thune, directrice générale de Sidaction.
La France promet 1,6 milliard
Certains pays avaient récemment fait des promesses encourageantes : 1,3 milliard de la part de l'Allemagne, 6 milliards des États-Unis et 1,08 du Japon. La France avec 1,6 milliard donné reste le second contributeur du fonds. En complément, le président Macron a annoncé la reconduction de l’appui à Unitaid, pour 255 millions d'euros.
Selon une loi du Congrès américain, les États-Unis ne peuvent pas fournir plus d'un tiers des financements du Fonds mondial. Cette limite vise à encourager les investissements de la part d'autres nations.
L'Union européenne (UE) a annoncé pour sa part une contribution « historique » de 715 millions d'euros en faveur du Fonds mondial pour la période 2023-2025, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2019. En tout, l'UE et ses pays membres vont contribuer à hauteur de 4 milliards d'euros.
Créé en 2003, le Fonds mondial a permis de sauver 50 millions de vies au cours des 20 dernières années. Cependant ces progrès ont été ralentis voire en partie annulés par la pandémie de Covid-19 et la crise économique qui a suivi. L'année 2020 a vu, pour la première fois en dix ans, un recul des progrès réalisés contre le VIH, le nombre de personnes décédées de la tuberculose est revenu à son niveau de 2017, soit 1,3 million de morts. Pour le paludisme, 12 % de décès supplémentaires ont été dénombrés en 2020, par rapport à 2019, soit 627 000 décès.
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