La dengue, transmise par les moustiques Aedes, est la maladie virale la plus répandue dans les tropiques et elle ne cesse de s’étendre, avec 2 premiers cas autochtones apparus en France (Nice) en 2010.
Il existe 4 virus de dengue différents, désignés par les sérotypes DEN1, DEN2, DEN3 et DEN4. Le défi posé par la dengue tient au fait que les anticorps générés par un sérotype ne protègent pas contre les autres sérotypes ; ils peuvent même augmenter l’infection par un autre sérotype et favoriser le développement d’une maladie grave comme la dengue hémorragique. Le développement d’un vaccin requiert de protéger simultanément et efficacement contre les quatre sérotypes du virus. Or les récents essais de phase 3 d’un vaccin tétravalent ont montré une faible protection contre le virus DEN2.
Dans une étude publiée dans « Science », des chercheurs de l’Université nationale de Singapour et de l’université Vanderbilt (États-Unis) ont maintenant montré qu’un anticorps monoclonal humain spécifique du sérotype 2, nommé 2D22, protège les souris contre l’infection par le virus DEN2, aussi bien quand l’anticorps est administré avant ou après l’inoculation du virus. Ceci suggère que l’anticorps 2D22 pourrait être utilisé à la fois pour prévenir et pour traiter l’infection par le virus DEN2.
Ils ont aussi étudié des souris chez lesquelles la présence d’anticorps spécifiques du sérotype 1 aggrave l’infection ultérieure par le virus DEN2 au point d’entraîner une mortalité de 100 %. Lorsque ces souris sont traitées par l’anticorps 2D22, toutes survivent. Ainsi, le traitement par 2D22 prévient le développement d’une maladie sévère favorisée par d’autres anticorps préexistants.
L’anticorps 2D22 neutralise le virus DNE2 en bloquant deux tiers des protéines de l’enveloppe virale, ce qui empêche leur réorganisation requise pour l’entrée du virus dans les cellules hôtes. Il bloque également la fixation des autres classes d’anticorps qui pourraient aggraver l’infection.
« Ceci illustre clairement la possibilité d’utiliser cet anticorps pour le traitement de la dengue », souligne le Pr Shee-Mei Lok (Duke-National University of Singapore). Son laboratoire a précédemment identifié des anticorps neutralisant les virus DEN1 et DEN3. « Nous travaillons maintenant à isoler un anticorps efficace contre le virus DEN4, ce qui devrait prendre un an », précise au « Quotidien » le Pr Lok.
L’objectif, combiner ces 4 anticorps pour développer un cocktail efficace et sûr pour prévenir ou traiter la dengue.
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