Nous sommes au St Thomas’ Hospital de Londres. Une femme de 21 ans consulte car elle a la désagréable impression que quelque chose bouge dans son œil gauche. En dehors de cela, tout va bien : elle ne présente ni trouble systémique ni trouble visuel. À l’interrogatoire, on retrouve une notion intéressante : cette jeune femme a fait un voyage au Niger six années auparavant. On examine ses yeux et on a la surprise de constater, dans l’espace sous-conjonctival supérieur de son œil gauche, un ver vivant de 2 cm de long. Ver que l’on enlève et que l’on identifie comme étant un Loa Loa mâle. On fait des examens sanguins qui révèlent la présence de microfilaires et d’anticorps antifilaires. La patiente est traitée par corticoïdes et diéthylcarbamazine par voie systémique.
Loa Loa est un nématode dont les larves sont introduites chez l’homme par des piqûres de mouches Chrysops infectées dans des régions d’Afrique équatoriales de l’Ouest. Au cours d’une période de trois à quatre ans, les larves se transforment en vers adultes qui peuvent alors vivre chez le patient pendant une durée allant jusqu’à dix-sept ans, se déplaçant à la vitesse de 1 cm par minute en errant dans les tissus sous-cutanés du patient. Bien que des inflammations localisées puissent survenir, les lésions tissulaires graves sont rares.
Anish Shah et Manuel Saldana (Londres). New England Journal of Medicine du 9 septembre 2010.
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